Jungle Fantasy Vixens : le comics pour les adultes [Critique]

23 décembre 2018 0 Par Kihaa

Tabou éditions est un éditeur indépendant qui n’a pas froid aux yeux. Spécialiste de l’érotisme et des sujets sulfureux, l’éditeur donne la parole à une autre forme de littérature. Jungle Fantasy Vixens est sorti le 29 novembre 2018 (au prix de 16 euros) et rassemble de plantureuses femmes ! N’étant pas une habituée de ce type de comics, c’est donc une première pour moi.

 

4 histoires pour le prix d’une !

Les trois premières histoires tournent autour des mêmes personnages féminins : Lani et Kit. Des exploratrices dont le vaisseau s’est écrasé sur un monde profondément primitif et terriblement hostile. Les aventures sont réparties de la façon suivante :

  • Jungle Fantasy 
  • La Croix
  • Les Négriers

La dernière, Tundra, est à part : elle est centrée sur le personnage éponyme dans un milieu sibérien.

A la fin vous trouverez :

  • Une galerie des illustrations
  • Une galerie des couvertures

 

Jungle Fantasy

 

Dessinateur : Renato Camilo

Encrage : Alex Lei

Couleurs : Digikore

Lettrage : Jaymes Reed

Lorsque vous êtes habitués aux comics et BD traditionnelles, la première chose qui choque, c’est l’absence de scénariste. Remarquez, ce n’est sans doute pas ce que l’on attend le plus pour ce genre de littérature.

L’histoire peut se résumer ainsi : Kit et Lani sont poursuivies par un T-Rex, elles sautent à l’eau pour  y échapper et se retrouvent miraculeusement dans le plus simple appareil. Difficile d’expliquer le délitement des vêtements pendant la descente. Le résultat est là, la brune et la blonde sont dénudées, pour le plaisir du lecteur homme.  Je ne vous cache pas que pour une femme, c’est un peu moins intéressant. Les dessins de Renato sont néanmoins soignés et mettent en valeur la femme en tant que beauté de la nature. Si je suis sensible à son style, c’est sans doute parce qu’il a travaillé aussi sur Lady Death, que j’adore !

 

La croix

Scénario : Dan Wickline

Dessins : Daniel HDR

Couleurs : Juan Rodriguez

Lettrage : Jaymes Reed

Cette fois, nous avons bel et bien un scénariste dans l’équipe. Il ne serait pas présent que cela changerait sans doute peu de choses.

Kit Valtane et Lani Mills, nos deux exploratrices survivantes, font trempette dans une source d’eau. Une chasse au dinosaure, organisée par des hommes civilisés, les sort de leur paisible moment. Ces hommes sont en fait des prisonniers du Drayson, vaisseau qui s’est écrasé. Ils ont capturé un membre des forces de sécurité de l’appareil, qu’ils traitent en esclave sexuelle. Kit pète alors un boulon en constatant qu’une de ces fripouilles porte l’amulette de sa mère.

A partir de là, les femmes vont se faire capturer et mettre en place un plan qui consiste à coucher avec ces hommes pour s’enfuir. Pour être honnête, le scénario n’a que peu d’importance, tout est prétexte pour montrer des rapports, des attributs masculins au sommet de leur forme et des femmes nues. Le dessin est moins travaillé que celui de Renato.  Le style se veut plus réaliste mais ne convainc pas. Daniel HDR n’a pourtant plus rien à prouver en étant passé chez Avatar Press, Marvel et DC ! Les situations s’enchainent sans être crédibles et les dialogues sont assez simplistes. L’aventure se termine sur une petite morale, histoire de dire que !

 

Les Négriers

Scénario : Bobby Nash

Dessins : Al Rio

Couleurs : Digikore

Lettrage : Jaymes Reed

Le format change soudainement. Il s’agit plus d’un roman graphique que d’un comics. En effet, une page est entièrement dédiée au texte et l’autre à une illustration mettant en scène Kit et Lani.

Dans ce petit retour en arrière, le lecteur doit ainsi imaginer la vie des deux femmes juste avant que le vaisseau ne s’écrase. Vient alors le redoutable crash qui les mène dans ce monde perdu et à leurs premiers pas dans la jungle. D’ailleurs, leur exploration ne sera pas concluante puisqu’elles vont être très vite confrontées à la présence d’un T-Rex. Malheureusement pour elles, leurs sauveurs ne sont pas des hommes bien attentionnés, il s’agit d’esclavagistes. Pour s’extraire du navire et des comportements violents de ces hommes, les femmes prévoient une révolte des captifs.

L’histoire n’est pas désagréable à suivre et à lire. Dommage qu’à la fin Kit passe pour une nymphomane, bien plus occupée à se « divertir » qu’à retrouver son amie ! Les planches illustrant le récit sont détaillées et parfaitement réalisées. Elles sont le fruit de Al Rio feu dessinateur chez Marvel, DC et Dark Horse.

 

Tundra

Scénario : Doug Miers

Dessins : Paulo Siquiera

Couleurs : Juan Rodriguez

Lettrage : Jaymes Reed

Pour cette dernière aventure, nous quittons Kit et Lani pour rejoindre Tundra, sorte de Pocahontas de la neige. Sa tribu vit dans les grottes réchauffées par un volcan. Elle rejoint son père qui pêche avant de passer voir l’ours blanc Kiko. A son retour, son père est attaqué par la tribu des fouisseurs. Cette tragique confrontation la pousse à poursuivre les meurtriers et à dormir dans la neige avec le fidèle Kiko.

C’est le moment qui m’a sans doute le plus gênée pour sa cohérence. En dormant, Tundra se retrouve totalement nue dans un environnement enneigé… Certes, l’Ours lui tient chaud mais… on ne comprend pas vraiment la raison pour laquelle elle enlève le peu de vêtements qu’elle porte !

Les dessins ne sont pas déplaisants, même s’ils s’avèrent bien souvent minimalistes. Les couleurs sont chatoyantes et l’érotisme reste léger comparé à La Croix.

Enfin, les galeries des illustrations et des couvertures ont le mérite de mettre en avant le travail des dessinateurs. Fait amusant, les couvertures ont toute une version « censurée » et une version « nude ».

 

Totalement néophyte en comics érotiques, Jungle Fantasy Vixens fut pour moi une première expérience. Si je reconnais volontiers des qualités aux dessins de Renato Camilo, je suis plus sceptique sur les scenarii prétextes, uniquement là pour justifier les dessins osés. L’aventure La Croix glisse d’ailleurs dans le pornographique. L’érotisme joue sur l’imaginaire et se veut davantage une invitation à fantasmer. Mais lorsque l’on conçoit des représentations plus crues de l’acte, il est difficile d’appeler ça une suggestion puisque le lecteur voit absolument tout. La diversité des genres littéraires est nécessaire pour que chacun y trouve son compte. Si je conçois que les comics érotiques peuvent plaire, à titre personnel, cela ne satisfait pas mes attentes de lectrice.  Sans doute suis-je trop attachée à l’importance du scénario, à la psychologie des personnages et à la diversité des péripéties.

Note
  • 6/10
    Dessins - 6/10
  • 4.1/10
    Histoire - 4.1/10
  • 4.3/10
    Personnages - 4.3/10
  • 7.2/10
    Edition - 7.2/10
5.4/10

Résumé

Jungle Fantasy Vixens  est un comics érotique qui ne conviendra pas à n’importe qui. Sans doute que pour l’apprécier pleinement, il faut déjà être familier du genre !

Envoi
User Review
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