X-Men: Dark Phoenix, la fin d’une ère [Critique]

18 juin 2019 0 Par Joey

X-Men: Dark Phoenix, 12e volet de la saga X-Men de la 20th Century Fox au cinéma, est sorti le 05 juin 2019 en salle. Jusque-là scénariste et producteur sur plusieurs volets de la franchise, Simon Kinberg fait désormais de ce Dark Phoenix son premier long-métrage en tant que réalisateur.

[Avant toute chose, je tiens à dire que je n’ai pas la moindre connaissance des comics X-Men. Tout ce que je connais des personnages vient des films. Donc je me penche sur cette nouvelle adaptation avec le regard de quelqu’un qui a simplement vu les onze films précédents, sans rien connaître de la fidélité des histoires adaptées]

Jamais deux sans trois.

X-Men Dark Phoenix, adaptation de l’arc éponyme des comics est donc la seconde tentative de mettre sur grand écran cette histoire visiblement épique et adorée des lecteurs. La première tentative ayant été X-Men : L’affrontement Final (alias X-Men 3), d’ailleurs co-écrit par… Simon Kinberg. Oui, le même Simon Kinberg qui a écrit et réalisé ce Dark Phoenix. Et après un X-Men 3 qui avait déçu beaucoup de personnes, on est en droit d’espérer que le bougre a appris de ses erreurs au fil des ans, pour nous proposer ce coup-ci, un homerun à la hauteur de nos attentes.

Fort malheureusement, il est difficile pour moi de ne pas faire part d‘une certaine déception vis-à-vis de ce chapitre final. Même en délaissant le comics d’origine, et en prenant en compte le fait que j’avais relativement apprécié le mitigé X-Men Apocalypse, je ne peux pas dire que je fus fortement emballé par Dark Phoenix. S’il possède sans aucun doute du bon (sur lequel nous reviendrons), le mauvais et le décevant ne tardent jamais à prendre le pas, offrant un produit final en dents de scie. Avec le rachat récent de la Fox par Disney, peut-être que le prochain essai sera le bon.

Un grand final à petite échelle

Ce qui est fort dommage d’ailleurs. Parce que s’il y a 19 ans de cela, année de sortie du premier film X-Men, le paysage super-héroique au cinéma en était encore à ses balbutiements, on a aujourd’hui fait un sacré bout de chemin. Au point d’en arriver à un point où les films de ce genre donnent l’impression de dominer le marché, avec des films de super-héros qui n’ont ni peur ni honte d’être ce qu’ils sont.

Et si on pouvait à la limite comprendre le choix de X-Men : L’affrontement Final de rester plus terre-à-terre dans son approche d’adaptation en 2006, il est plus difficile de digérer la même approche avec un Dark Phoenix en 2019, qui parvient à être encore moins ambitieux en terme d’envergure que ses prédécesseurs. La phase d’action finale, bien que pas mal réalisée et chorégraphiée, offrant de nombreuses scènes vraiment sympathiques, se déroule dans un lieu assez confiné. Ce qui s’avère dommage pour un clap de fin à base de menaces extraterrestres.

Bon casting pour un résultat mitigé

Tout cela étant dit, et ce malgré la déception citée ci-dessus, il serait injuste de critiquer X-Men : Dark Phoenix pour ne pas être grand spectacle. Si le choix du film est de traiter une histoire plus intimiste, ainsi soit-il. D’ailleurs, la scène d’introduction, suivie du titre du film (sans logo en 3D ni thème principal des X-Men de Bryan Singer) vont clairement dans cette direction. Même si l’on ne connaît rien de l’histoire du fameux « Phoenix », on peut se douter dès l’intro, voire même dès la vue du poster avant de rentrer en salles, que Jean Grey sera le protagoniste principal de cet épisode. Et pour ce que ça vaut, Sophie Turner (Game of Thrones) s’en tire plutôt bien, certainement mieux que dans X-Men Apocalypse. On peut donc noter une hausse de qualité dans son jeu d’acteur, ce qui est toujours appréciable.

Quant au reste du casting, ce n’est pas que ça commence à devenir une habitude, mais… si, un peu. Les acteurs impliqués sont, pour la plupart, vraiment talentueux. Cependant, Dark Phoenix ne sera pas le film qui mettra ce talent à profit. James McAvoy (Split) en professeur X offre toujours son lot de scènes assez émotionnelles, plus apportées par l’acteur lui-même que le script. Michael Fassbender (Inglorious Basterds, Alien Covenant) en Magneto tourne toujours en rond, partagé entre sauvetage du monde et désir de vengeance. Et Jennifer Lawrence (Hunger Games, Passengers) donne de plus en plus l’impression de s’ennuyer fermement dans le rôle de Mystique / Raven.

Vient s’ajouter à eux le personnage le plus inutile et décevant du film, celui de Jessica Chastain (Seul sur Mars, Miss Sloane), dont je serais incapable de vous dire le nom. Encore une actrice que j’apprécie énormément, c’est donc avec regret que je me dois de dire que son personnage est complètement creux, et pas divertissant pour un sou.

Un peu de « première classe » au milieu de cette « apocalypse »

Allez, un peu de positif quand même, force est de constater que, malgré le manque d’expérience de Simon Kinberg derrière la caméra, le monsieur arrive quand même à pondre quelques scènes très réussies. Et malgré la petite envergure des scènes d’action, les chorégraphies restent néanmoins plutôt sympathiques avec, comme souvent dans les films X-Men, des utilisations relativement créatives des pouvoirs des différents personnages.

Les effets spéciaux sont également plutôt bons, en tout cas j’y ai vu moins de CGI flagrantes, comme il pouvait y en avoir dans X-Men Apocalypse. Mais le fait que ce soit justement globalement plus terre-à-terre doit y être pour quelque chose. Autre détail fort appréciable, les personnages ont cette fois-ci vraiment l’air de voler et non plus d’être portés par des câbles. Ce qui renforce la crédibilité des mutants. C’est toujours ça de pris.

Au vu de la production un peu chaotique de cet épisode, on était en droit de s’attendre au pire. Et si X-Men: Dark Phoenix fait effectivement sans doute partie du bas du panier pour ce qui est des films X-Men, reste qu’il ne s’agit pas là d’un naufrage complet non plus. Pour une première réalisation, Simon Kinberg s’en sort relativement bien. Bien qu’on ne puisse pas forcément en dire autant du script. Les X-Men ont pourtant déjà prouvé à plusieurs reprises qu’ils pouvaient donner de très bons films. Il est donc simplement dommage de voir la saga partir sur une note si discrète et peu grandiloquente. Néanmoins, le film contient quand même son lot de bonnes scènes et une belle galerie d’acteurs. Sans compter une bande originale signée Hans Zimmer qui, sans être son meilleur boulot, colle très bien à l’ensemble, et peut même aller jusqu’à élever certaines scènes qui n’étaient pas spécialement grandioses.

  • 7/10
    Réalisation - 7/10
  • 7/10
    Casting - 7/10
  • 6/10
    Scénario - 6/10
  • 6/10
    Bande-son - 6/10
  • 5/10
    Originalité - 5/10
6.2/10

Résumé

Divertissement passable, offrant une conclusion un peu décevante pour une saga pourtant si importante dans l’histoire des super-héros au cinéma.