Deiland : le Petit Prince du jeu vidéo [Test]

9 septembre 2018 2 Par Kihaa

Initialement sorti sur Android en 2016, le petit RPG Deiland a d’abord connu une sortie PS4 avant de rejoindre le line-up Steam le 9 août 2018. Que vaut ce modeste jeu du studio espagnol Chibig ?

 

Le petit prince de Deiland

Il y a bien longtemps dans une lointaine galaxie…

Des enfants étaient envoyés sur des planètes mineures pour protéger le cristal qu’elles contenaient. Arco se retrouve sur la plus petite des planètes, Deiland. C’est son histoire qui va nous être racontée.  Mais le mal n’est jamais loin, dans l’ombre il attend son heure et dans les profondeurs des cauchemars, il demeure !

Arco, c’est un garçonnet de 10 ans, aux grands yeux rêveurs et à la mine innocente. Un peu naïf et de bonne constitution, le petit va faire ami-ami avec tous ceux qu’il rencontre. Arborant une cape rouge ressemblant à un foulard, il n’est pas sans rappeler par son physique et sa personnalité le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry. Franc, sincère, curieux, joyeux… Arco croque la vie à pleines dents en s’occupant simplement de Deiland.

 

Un RPG simple mais efficace

Deiland ne conviendra pas à tout le monde, c’est une évidence même. Le jeu mélange craft, mécanismes de survie (faim, soif, sommeil) et mécanismes RPG. La pierre, le bois, les minerais, les baies peuvent être récupérés à la main ou avec des outils appropriés. A mesure que vous avancez dans l’évolution du personnage et de son histoire, il devient possible de cultiver des fruits et légumes, d’avoir des moutons pour récolter de la laine et du lait, de récupérer l’eau du puits pour accélérer le cycle des productions végétales… Les matériaux des structures, leur efficacité ainsi que les outils de récolte peuvent être améliorés.

Pour gagner des niveaux, rien de plus simple ! Il faut miner, crafter, pêcher, résoudre des quêtes et faire des combats. Il sera de la responsabilité du joueur de veiller à la faim et à la soif du personnage. Être dans le rouge peut devenir handicapant mais en trouvant les bons aliments, ces préoccupations deviennent vite annexes. Le sommeil vous empêchera de continuer une quelconque activité (si ce n’est les combats) et la seule façon d’y remédier sera d’aller se reposer. Lorsque vous avez gagné un niveau, c’est pendant votre sommeil que vous pourrez répartir votre point entre : force, intelligence, agilité et endurance.  Vous n’aurez que deux choix par nuit.

 

Le craft se divise en 5 grandes catégories : la forge, l’atelier, la cuisine, le laboratoire pour les activités liées à la maison. La construction est la dernière catégorie, elle est accessible depuis votre personnage. Ne vous attendez pas à du Minecraft ou du Terraria, la capacité de construction reste relative. La pêche fait aussi partie des activités présentes sur Deiland. Si vous êtes comme moi une passionnée de pêche virtuelle, vous serez contents d’en trouver ici mais encore une fois, l’idée reste très sous-exploitée. Malgré tout, le craft est appréciable, relaxant et il ne frustre pas en dépit de ses faibles perspectives évolutives.

 

Les combats ne seront pas du goût de tous, ils consistent au début du jeu à choisir votre outil de récolte le plus performant pour taper sur les ennemis présents. Au début, vous ne tomberez que sur une créature, à la fin du jeu, il y en aura jusqu’à 5 sur votre planète. Lorsque vous serez en possession de votre sceptre magique, vous pourrez étendre vos possibilités en combat. D’autant que vous apprendrez un sort de feu, de glace, de foudre et même… de transformation des ennemis en grenouille. Les créatures n’ont pas toutes les mêmes points faibles et l’utilisation des sorts nécessite d’être en possession de cristaux. Il est vrai que la dimension d’affrontement n’est pas la plus palpitante du jeu.

Des personnages vous rendront visite sur Deiland, comme l’exploratrice Mun, mais vous devrez d’abord leur donner l’autorisation de se poser pour ensuite pouvoir communiquer avec eux. Ils vous donneront souvent accès à des quêtes et à leurs marchandises. Il est toutefois un peu regrettable qu’ils soient si peu nombreux et que les interactions soient si minimalistes. Mais vous aurez l’occasion de découvrir d’autres personnages en changeant de planète… Parce que oui, Deiland  propose un total de deux lieux.

 

Deiland, la planète intégrée au gameplay

Pour jouer sereinement, je vous conseille l’emploi d’une manette, beaucoup plus intuitive que le clavier. La prise en charge du controller  est d’ailleurs très bien gérée !

L’originalité du jeu, c’est sans aucun doute sa vue planétaire. En effet, en dirigeant Arco, le joueur se rend rapidement compte qu’il a une vision de surface. Il perçoit les courbes de la planète et l’immensité de l’espace. Profitons-en pour mentionner les graphismes mignons et soignés. Des modifications visuelles ont été apportées par rapport à la version mobile. Le cycle jour/nuit permet d’admirer le coucher de soleil remarquable. La planète se rappelle souvent à vous. Ainsi pour autoriser les visiteurs à se poser, il faut passer en vue espace, cette vue permet de diriger les rotations de Deiland et dans le cas présent, sélectionner une zone libre pour faire atterrir les voyageurs. Il faudra d’ailleurs vous hâter puisque vous disposez d’un délai pour autoriser autrui à vous rejoindre.

Les changements météorologiques nécessitent aussi que vous utilisiez cette vue spatiale, notamment pour orienter les nuages qui émettent de la pluie sur vos puits et vos récoltes ou encore éloigner les éclairs de votre petit corps tout frêle ! Enfin, quelquefois, des météorites menaceront de s’écraser et si vous voulez éviter des dommages sur vos installations, il faudra là aussi incliner la planète pour plus de… tranquillité ! Pour finir, cette vue si spéciale peut aussi vous permettre de repérer des champignons différents qui poussent de temps à autre.

 

Quand jouer rime avec tranquillité

Dans Deiland, l’accent n’est pas mis sur la nervosité et l’intensité. Vous avez certes une histoire qui donne une cohérence d’ensemble mais elle ne vous incitera jamais à faire des nuits blanches. D’ailleurs en l’état, le jeu nécessiterait une suite tant la fin est ouverte. Si vous aimez l’aspect simulation de vie et craft, là par contre, vous devriez vite arriver aux neuf heures sans vous en rendre compte. La durée de jeu est d’ailleurs honnête puisque pour finir la trame, il vous faudra une douzaine d’heures et pour faire le 100%, vous atteindrez les 15-16 heures.

Deiland se décrit comme un RPG relaxant, et tout le long de son expérience, c’est l’attitude qu’il affichera.  En se positionnant un peu différemment des RPG habituels, Deiland a plus vocation de passe-temps zen que de jeu chronophage. L’OST est d’ailleurs impeccable grâce au travail de Paco Mitos, la musique venant soutenir l’identité visuelle de Deiland.

Deiland est un petit RPG sans ambitions démesurées. Il propose un craft restreint mais soigné, faisant osciller le jeu en simulation de vie quotidienne. Les quêtes portées par des personnages bien caractérisés sont présentes, les échanges commerciaux aussi. Deiland puise son originalité dans sa DA mais aussi dans sa volonté de faire de la planète un acteur à part entière du gameplay. Si vous voulez passer un bon moment en craftant, sans prise de tête, Deiland sera sans aucun doute une expérience à tenter. Si vous vous ennuyez vite quand cela manque d’action, il est préférable de passer votre chemin.

 

Note
  • 6/10
    Histoire - 6/10
  • 6/10
    Gameplay - 6/10
  • 9/10
    Bande-son - 9/10
  • 6/10
    Originalité - 6/10
  • 7/10
    Durée - 7/10
6.8/10

Résumé

Un petit RPG bien sympa qu’il faut prendre comme il est, sans projeter des attentes pharaoniques !