MISS HOKUSAI ! Du bon, du bon et du bigrement bon. [Critique]

3 février 2019 0 Par Yakudark

Prochainement, vous pourrez lire un grand classique Japonais : « Miss Hokusai » de SUGIURA Hinako. Il sortira le 7 Février 2019, par le biais des éditions Picquier, et je vais vous livrer en avant-première mes impressions et pas des moindres. J’ai pris un grand plaisir à le lire !

 

Miss Hokusai, son père, sa vie et ses œuvres.

Je vous avouerai que j’ai pris mon temps pour le lire et pour la première fois, je ne sais pas quoi dire. Ma plus grande difficulté, depuis que j’écris, est de mettre mon avis et mes impressions dans cet article.

Je suis comme un écrivain avec le syndrome de la page blanche. Ce n’est pas le manque d’inspiration qui m’empêche d’écrire mais comment le faire de manière juste et comment lui rendre hommage. Ce manga est une purge pour l’esprit. On en prend plein la tête que ce soit par la moralité, les légendes et les conversations. Il ne faut pas oublier que nous sommes en plein XIXème siècle et que nous voyageons parmi les peintres, poètes, courtisanes et acteurs de Kabuki.

 

Commence par nous parler du dessin de Miss Hokusai !

Les dessins du manga sont assez différents de nos mangas traditionnels que ce soit Naruto, fairy tales, one piece, Dr Stone pour ne citer que les récents ou bien encore Dragon Ball pour les puristes. On est vraiment dans un style d’époque et d’estampes. D’ailleurs à chaque début de chapitre, on a le droit à une estampe érotique d’époque.

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C’est assez surprenant de voir vivre ce que nous avons l’habitude de voir figé dans le temps. Il y a vraiment une recherche de style. Et c’est assez déroutant au début dans le sens où on ne retrouve pas facilement les personnages. Ce n’est qu’avec quelques pages qu’on commence à remarquer les traits qui les caractérisent, que ce soit un détail vestimentaire ou encore leur manière de parler.

 

Leur manière de parler ?

Miss hokusai est une histoire qui se vit à travers 3 personnages.

Nous avons donc le grand artiste surnommé Vieux fou de dessin qui parle l’ancien si j’ose dire. D’ailleurs une anecdote, j’ai appris à mes dépens l’expression « à qui mieux mieux ». Bien qu’habitué à des phrases peu communes, je ne la connaissais pas et j’ai cru à une coquille. Mais rien de tel, l’expression existe bel et bien. Cela montre bien la génération.

Puis nous avons sa fille qui use de termes assez francs qui laissent comprendre sa personnalité détachée, dure et douce à la fois. Je pourrais dire que c’est une « attachiante »

Et enfin on a le jeune Ikeda qui se distingue par des expressions tantôt d’un patois paysan tantôt usant de termes que nos jeunes actuels utilisent (meuf par exemple).

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C’est assez déconcertant au début mais cela accentue leur personnalité et permet de faire la distinction entre eux. C’est comme suivre une conversation française, japonaise et espagnole en même temps. On s’y fait et ça devient plaisant !

 

Et pour l’histoire ?

L’histoire est assez déroutante. Pour faire court, il s’agit des événements marquants dans l’histoire de nos 3 personnages principaux. Il s’agit de leur vie quotidienne et surtout de la biographie du peintre Hokusai. Je vous vois venir et vous dire que c’est sans intérêt, sans action…. Et pourtant, il s’en passe des choses. On pourrait les classer en 3 catégories.

La première parle de la vie quotidienne du peintre et on voit vraiment toute la passion qui se dégage derrière chaque dessin malgré son sale caractère. Surtout dans un chapitre où il se met en tête de peindre avec l’aide d’une poule. Toute technique est nécessaire pour la création et la libération de son art. Tout s’utilise et rien ne se perd.

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La seconde parle de mystère, de mysticisme et de croyance. Il y a un chapitre qui m’a particulièrement bien plu. Chapitre 9 – Les démons.

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Il parle d’une peinture sur l’enfer pour « obliger » le repentir des péchés commis. Un problème survient quand la femme de maison commence à faire des cauchemars et à avoir des visions la rendant presque folle. Le problème est résolu par Hokusai qui se met à peindre en rajoutant un personnage-clé qui calme les troubles de la femme de maison. On sent bien le génie du vieux fou et on comprend vraiment le sens de l’interprétation. Chaque détail à son importance et rien ne doit être omis. Libre à chacun de l’interpréter comme il le souhaite, mais l’art a vraiment un effet bénéfique ou son contraire, tout dépend de notre état d’esprit. Quand on parle de représentation de l’âme, ce n’est pas pour rien. L’art est à l’homme ce que la nature est à Dieu. On comprend bien le sens de cette phrase au travers de ce manga.

La troisième parle de tous les sentiments que peuvent ressentir nos personnages. On y retrouve le désir, la passion, le doute, l’amour… toutes ces petites choses qui nous font grandir et qui marquent les générations. Je pourrais presque dire qu’on grandit avec eux et qu’on apprend au fur et à mesure de la lecture. 

Au final, c’est presque une leçon de vie que nous offre Miss Hokusai. Sugiura Hinako nous fait voyager au Japon à l’ère Édo avec une aisance sans nom. Sa passion de l’histoire de la vie et des coutumes de cette époque est un vent de fraîcheur dans le monde de l’histoire. J’aurais aimé avoir un professeur d’histoire du même acabit qu’elle…

 

Ce chef-d’œuvre de 15 chapitres mérite tout simplement d’être lu. C’est un grand classique dont on ne peut se passer. Je suis en quête, celle de regarder l’animé pour voir la beauté du geste du peintre et de sa fille (surtout pour le dragon). En fermant le manga, on ne peut que se documenter plus en profondeur sur cet art qu’il développe. Je pense que la beauté et la précision du geste sont à voir au moins une fois dans sa vie. Et pour finir, j’ai hâte de connaître l’avancée de leurs histoires et de leurs arts dans le prochain tome qui sortira en Avril 2019. C’est une bien belle découverte que je vous propose de découvrir à votre tour.

cof

  • 9.5/10
    Dessin - 9.5/10
  • 9.4/10
    Histoire - 9.4/10
  • 9.3/10
    personnages - 9.3/10
  • 9.3/10
    Edition - 9.3/10
9.4/10

Résumé

Ce chef-d’œuvre de 15 chapitres mérite tout simplement d’être lu. C’est un grand classique dont on ne peut se passer et surtout dont on ne doit pas passer à côté. Il doit être dans votre bibliothèque et surtout laissez de la place pour le tome 2.