War Goddess – Tome 2 : Le choc des déesses ! [Critique]

10 février 2019 0 Par Kihaa

War Goddess suit les aventures de la très célèbre Pandora (Pandore), la femme d’argile qui a un jour ouvert la terrible Boîte ! Le premier tome est sorti le 20 février 2018 aux éditions Graph Zeppelin. Le second tome est arrivé le 9 janvier 2019 dans nos librairies. Que faut-il retenir de ce deuxième volume ? War Goddess – Tome 2 parvient-il à insuffler une dimension épique ? C’est parti pour une critique sans langue de bois.

La matière noire, l’aube d’une invasion

Dans le premier volume, Pandora était confrontée à la Matière Noire. Directement en lien avec une expérience ratée dans un laboratoire, la Matière Noire provoque un choc des dimensions et la venue d’envahisseurs.  Vous vous doutez bien que ces conquérants n’ont pas de bonnes intentions vis-à-vis des humains.  Partout où la Matière passe, la vie trépasse, laissant dans son sillage mort et destruction.

Dans cet opus, Pandora continue de lutter contre cette énergie démoniaque. D’ailleurs, la Matière Noire a permis à un ennemi ancestral et mythologique de se libérer.  La magnifique couverture dévoile d’ailleurs son identité : une gorgone. Vous aurez le loisir de découvrir son nom en lisant le comics. Sachez néanmoins que le personnage est à la hauteur de son apparence : redoutable et fatalement attirante. Cette créature, tout droit issue de la mythologie grecque, ne sera pas l’unique menace, bien au contraire. A l’échelle d’un somptueux dîner, elle n’en serait que la mise en bouche. En effet, la traque de Pandora sera ponctuée par deux autres confrontations dont la dernière prendra des allures d’affrontement titanesque.

L’histoire, bien écrite, est ponctuée de rebondissements, de combats dantesques, et de morts inéluctables.

 

War Goddess : un bestiaire incroyable

War Goddess mélange mythologie grecque, science-fiction et magie. C’est à cause d’une expérience scientifique que la Terre se détraque et qu’une autre dimension essaie de s’approprier la nôtre. De ce fait, les ennemis prennent des formes variées et parfois inattendues : des insectoïdes effrayants gigantesques ou microscopiques, des zombies, des tentacules d’énergie et même un chef de guerre d’une autre dimension. Ce seigneur de guerre (qui est en fait une) de l’autre monde est particulièrement imposant. Les pouvoirs s’affinent et le point faible s’affirme !

Si la Matière Noire a un don pour contaminer tout ce qu’elle touche, elle est à l’origine de la libération d’une gorgone. Celle-ci est royalement mise en valeur grâce aux dessins d’Andres Ponce (Ant-Man, Star Wars : The Clone Wars) : les traits sont fins, le coup de crayon subtile et dynamique. La Gorgone, telle qu’elle est représentée dans War Goddess, incarne brillamment l’héritage grec. Le combat avec Pandora a le mérite d’être pêchu, avec des relents héroïques dignes des récits homériques. Les combats sont toujours aussi sanguinaires, avec une profusion de démembrements. Du côté du bestiaire mythologique, sont aussi présentes les Harpies et les Néréides. Une amazone dans la pure lignée des chasseresses d’Artémis vient pimenter l’histoire.

Enfin, la Terre fournit aussi des adversaires à son image. Des humains, souvent représentants des forces de l’ordre, et un mécha sentinelle. Ce robot aux caractéristiques surprenantes le sera d’autant plus par sa « personnalité » et son comportement.

Pandora, déesse de la guerre, au corps d’argile et au cœur de glaise

« Je poursuivrai ma mission quand ceux qui m’entourent chutent. Je vivrai quand ceux que j’aime meurent. Pour chaque victoire, il y a une défaite »

Ce tome 2 est très intéressant pour en apprendre plus sur la psychologie de l’héroïne Pandora. Nous savons qu’elle a été créée par Héphaïstos, qu’elle est faite d’argile et qu’elle est immortelle. Surnommée la déesse de la guerre, elle est la « fille de Zeus » et n’hésite pas à défendre l’humanité contre tous les maux extérieurs. Présentée comme déterminée et impassible, Pandora semble dénuée de réels sentiments pour celles et ceux qui l’accompagnent. Mais est-ce vraiment le cas ?

Ce second volume permet d’en dévoiler plus sur ce qu’elle ressent.  Si elle apparaît parfois comme une immortelle prétentieuse et distante, Pandora n’en reste pas moins un personnage complexe. Son comportement trouve une explication logique, une explication que la déesse de la guerre donne elle-même à une « amie ». Ces différentes relations avec des femmes soulignent l’incompréhension qu’elle provoque. Certains personnages se font la voix du lecteur, reprochant à Pandora son égocentrisme de façade. Mike Wolfer dévoile petit à petit la personnalité de l’héroïne et de ses alliés. En parsemant judicieusement son récit, il casse les préjugés.

Une déesse de la guerre ne serait que peu de choses si elle ne s’illustrait pas au combat. La belle brune est toujours équipée de son armure, son casque ailé, de son épée et de son bouclier. Dans cette aventure, elle sort le grand jeu en récupérant sa dague aux propriétés magiques. Et pourtant, ça ne l’empêche pas de se battre à mains nues pour relever un défi. Il n’y a pas à dire, Pandora impose le respect !

Des Femmes puissantes et dangereuses

War Goddess me rappelle les grandes heures des éditions Avatar Press (dont Pandora était le personnage phare) avec des personnages féminins forts, sexy et aux défauts bien marqués. Ainsi, Pandora est aidée dans sa quête par la sorcière Anathema, l’énigmatique Hellina, la pilote Nikki et Emma dit «  Widow ». Si ces femmes sont badasses, chacune à leur façon, elles n’en restent pas moins habitées par leurs propres démons. C’est sans doute ce qui fait le charme de toutes ces femmes. Elles sont certes très plantureuses mais elles ne seraient pas aussi attachantes si elles étaient parfaites !

Pandaora néglige ses amis et fait de sa mission une obsession. Widow est rattrapée par sa propre nature et sa volonté de toujours vouloir gérer seule, les ennuis. Anathema a bon être une grande sorcière, elle est soucieuse de son apparence extérieure et n’en reste pas moins dépendante de régénérations corporelles. Hellina maîtrise des pouvoirs incroyables et pourtant, elle est animée par la peur. Enfin, Nikki est rongée par la vengeance et l’amertume.

 

War Goddess – Tome 2 possède une histoire captivante soutenue par un casting incroyable, entrecoupée par des batailles épiques. Pandora assure le spectacle, incarnant l’héroïsme brut et imparfait des temps anciens. Les dessins sont de grande qualité et les couleurs les soutiennent avec panache ! Le scénario nous tient en haleine, nous faisant redouter jusqu’au dernier moment, la puissance de la Matière Noire. Mike Wolfer et Andres Ponce signent un très bon comics qu’on vous recommande chaudement. Le tome s’achève sur une galerie des couvertures qui ravit nos yeux. La couverture française choisie par les éditions Graph Zeppelin est la meilleure !

Note
  • 8.5/10
    Dessins - 8.5/10
  • 7.8/10
    Histoire - 7.8/10
  • 8.3/10
    Personnages - 8.3/10
  • 7.4/10
    Editions - 7.4/10
8/10

Résumé

War Goddess – Tome 2  se fait une place de choix au Parthénon des comics à posséder. Si le sang et les dialogues crus ne vous rebutent pas, si vous aimez la mythologie grecque, les épopées et les belles guerrières… vous n’avez plus qu’à vous précipiter dans votre librairie !