Sharknado : ces choses que vous ignorez sur la licence !

20 août 2018 0 Par Kihaa

Vous connaissez sûrement de nom, il faut dire que Sharknado a la réputation d’aligner requins, moments décérébrés et surenchère. Mais que savez-vous vraiment de cette licence ?

Concrètement, c’est un téléfilm américain, commandé par la chaîne Syfy et produit par la société The Asylum. Jusque-là tout va bien. Imaginez maintenant que l’histoire repose sur la formation d’une tornade de requins qui se déchaîne sur Los Angeles. Là vous comprenez qu’on glisse peu à peu dans le genre horreur catastrophique saupoudrée d’idées incongrues. Fin Shepard, propriétaire d’un bar, se lance alors dans une course contre la montre avec sa serveuse Nova pour retrouver son ex-femme April, son fils et sa fille. Bien entendu, il sera confronté à une « pluie de requins ». Les squales n’ont visiblement qu’un seul but après avoir été transportés dans une tornade lancée à 400 km/h : manger des humains. C’est bien connu, voyager donne faim. Ceci était le pitch du premier Sharknado  sorti en 2013. Depuis, la saga comptabilise 6 téléfilms dont le dernier vient d’être diffusé aux USA, le 19 août 2018 ! Si vous êtes un peu maso et que vous désirez regarder la totalité de la saga, voici la liste complète :

  • Sharknado (2013)
  • Sharknado 2 : The Second One (2014)
  • Sharknado 3 Oh Hell No ! (2015)
  • Sharknado 4 : The 4th Awakens (2016)
  • Sharknado 5 : Global Swarming (2017)
  • Sharknado 6 : It’s about Time (2018)

 

Je ne reviendrai pas sur le contenu des téléfilms ni sur leur qualité. Néanmoins, si je devais en conseiller deux, ce serait sans aucun doute Sharknado premier du nom et Sharknado 4. Malheureusement pour vous, si vous souhaitez comprendre l’évolution de certains personnages et de plusieurs situations, il est préférable de regarder les téléfilms dans l’ordre.

Tout le monde ou presque connaît cette histoire de requins-tornades, mais qui connaît vraiment les dessous de Sharknado ? Savez-vous quel est le budget de ces téléfilms ? Combien ont-ils rapporté ? Étiez-vous au courant qu’un spin-off a vu le jour ? Pouvez-vous affirmer que des personnalités connues n’ont pas joué dedans ? Quid de la musique et des goodies ? C’est donc dans cette démarche un peu suicidaire du « tout Sharknado » que je me suis lancée et que je vous propose aimablement de plonger.

 

Sharknado : quelques chiffres

 

En moyenne, le budget des Sharknado  tourne autour des  2 millions de dollars, exception faite de Sharknado 4 et qui ont eu un budget rehaussé, passant à 3 millions de dollars. Si on voulait faire le parallèle avec le cinéma français, pour vous donner une idée, c’est ce que coute un film. Les productions françaises ont un budget moyen de 4 millions d’euros. C’est à ce moment précis que vous réalisez l’évidence : les films français sont à la hauteur de téléfilms américains… Triste, n’est-ce pas ? 

Pour Sharknado 5, Ian Ziering a été payé 500 000 dollars, en comparaison, Gal Gadot a signé pour 300 000 dollars dans Wonder Woman. Quand on sait que la superproduction a disposé de 150 millions de dollars et a rapporté plus de 800 millions de dollars de recette,  c’est vraiment peu cher payé. Tara Reid, considérée comme le second rôle féminin, n’aurait été payée que 125 000 dollars ! Forcément, une partie du budget part dans le salaire de Ian Ziering, compréhensible après de voir des effets spéciaux low cost ! Sharknado est passé de 1,4 millions de spectateurs à 4 millions pour Sharknado 2 : The Second One. The Asylum, le studio qui produit la saga, aurait vu ses bénéfices passer de 5 millions à 20 millions en 2013 d’après le très célèbre Hollywood Reporter. En 2017, la licence a rapporté 4,503 milliards de dollars… Oui, oui, les chiffres donnent le tournis et prouvent que cette histoire de requins dans des tornades, c’est bancable ! 

Ian Ziering, l’acteur principal !

 

Lavalantula – Le spin off

 

J’imagine à vos yeux rond comme des soucoupes et à votre visage interloqué que vous ne vous en doutiez pas. Et pour cause… on conçoit difficilement un spin-off pour un téléfilm qui met en scène des tornades de requins dévastatrices ! Détrompez-vous, avec Sharknado, tout est possible ! L’élément-clef qui lie Sharknado à Lavalantula, c’est la simultanéité entre catastrophes « naturelles » et attaques de créatures. Dans cet univers-là, il vaut mieux savoir se battre et être paré à subir éventuellement une pluie de chauves-souris transgéniques en cas d’orage ou encore des blattes géantes en cas de séisme.

Dans Lavalantula, suite à une série d’éruptions volcaniques, de monstrueuses tarentules de lave envahissent Los Angeles. Le téléfilm suit les péripéties de Colton West (Steve Guttenberg), un ancien acteur connu, qui va tout faire pour sauver sa femme et son fils et bien entendu, la ville avec ! Pour faire le lien entre les deux téléfilms, le spectateur pourra compter sur la présence de Fin Shepard. Lavalantula  est diffusé pour la première fois sur Syfy le 25 juillet 2015. Et c’est bien connu, une éruption de mygales n’arrive jamais seule. Voilà pourquoi le 6 août 2016, un second téléfilm est diffusé sous le nom de 2 Lava 2 Lantula ! (on notera la tentative avortée de jeu de mots).  En Floride, les volcans se réveillent et libèrent alors un nouveau nid d’araignées cracheuses de lave ! Colton West, devenu la star d’Hollywood, doit quitter son dernier blockbuster pour sauver sa belle-fille !

Les crossovers entre Sharknado et Lavalantula  sont assez réguliers puisque dans Sharknado 4 : The 4th Awakens, Colton West prête sa voiture « Christine » à Fin tout en évoquant son quotidien sympathique à éradiquer des essaims d’araignées.  Un troisième opus de Lavalantula serait en préparation mais rien d’officiel n’a été confirmé ! Vivement le crossover tornade d’araignées et éruptions de requins de lave !

 

Des Guest stars remarquées 

 

A partir de Sharknado 2, c’est un festival de célébrités. Bien entendu, toutes n’ont pas une notoriété mondiale, elle demeure souvent outre-Atlantique. Il n’est pas rare que la licence fasse appel à des sportifs, des animateurs TV, des anciennes vedettes du petit écran et des personnalités dont le nom n’évoquera pas grand-chose aux Européens. Mais s’il fallait retenir un caméo de choix, ce serait sans doute la présence de David Hasselhoff dès Sharknado 3 ! Celui qui a incarné Michael Knight, dans K2000 pendant les années 80, et Mitch Buchannon dans les années 90 avec Alerte à Malibu, se retrouve dans le rôle de Gilbert Shepard, le père de notre héros bien vaillant. 

Pour le reste, voici une petite liste non-exhaustive des personnalités présentes sur l’ensemble des téléfilms :

  • Robert Hays (y’a t-il un pilote dans l’avion ?) – Sharknado 2
  • Chris Jericho (WWE) – Sharknado 3
  • Frankie Muniz (Malcom)Sharknado 3
  • George R.R. Martin (Le Trône de fer)Sharknado 3
  • Lou Ferrigno (la voix de Hulk chez Marvel depuis 2003) – Sharknado 3
  • Gary Busey (L’arme fatale, Point Break)Sharknado 4
  • Gena Lee Nolin / Alexandra Paul (Alerte à Malibu)Sharknado 4
  • Les Chippendales – Sharknado 4
  • Seth Rollins (WWE) – Sharknado 4
  • Steve Guttenberg (Police Academy)Sharknado 4
  • Wayne Newton (Permis de tuer)Sharknado 4
  • Dan Fogler (Les Animaux fantastiques)Sharknado 5
  • Dolph Lundgren (Rocky 4, Expandables)Sharknado 5
  • Margaret Cho (Drop Dead Diva)Sharknado 5
  • Nichelle Nichols (Star Trek)Sharknado 5
  • Tony Hawk le grand Skateboarder (celui à l’origine du jeu vidéo éponyme de chez Activision) – Sharknado 5

On aurait pu espérer un passage éclair de Mark Hamill, l’acteur serait officieusement assez friand de la saga aux tornades de requins !

 

Des références Pop culture à gogo 

 

La saga est une vraie parodie des blockbusters de requins, comme tout mockbuster qui se respecte, elle surfe sur de grosses productions à la renommée mondiale. Pas si étonnant quand on sait que The Asylum fut aussi producteur de Mega Shark vs Giant Octopus (2009). Même si les avis sont divisés sur la nature exacte de la licence Sharknado, tantôt nanar pour les uns, parodie assumée pour les autres, le fait est qu’elle accueille de nombreuses références de la pop culture.

Les easter eggs comme on les nomme, explosent surtout à partir de Sharknado 4 : Star Wars, Star Trek, Iron man, Titanic, Massacre à la tronçonneuse, la Comic-con, le Magicien d’OZ , Terminator, Men in Black, Alerte à Malibu et même la légende d’Excalibur. Oui, il y a déjà du niveau, mais ce n’est rien en comparaison avec Sharknado 5 : Indiana Jones, Mission Impossible, James Bond, L’homme qui murmure à l’oreille des Chevaux, Pokemon GO, Godzilla, Wonder Woman, Retour vers le futur… Les clins d’œil peuvent être discrets avec une petite citation bien placée, mais la plupart du temps, il s’agit plutôt de références dignes de Gertrude et ses gros sabots.  Le spectateur assiste à des scènes célèbres, rejouées et surjouées. Quelquefois, il y a comme un éclair de génie qui débouche sur un parti pris intéressant comme le traitement réservé à Indiana Jones dans Sharknado 5  ! C’est aussi ce qui rend cet épisode indigeste, entre la surenchère d’easter eggs et le ton beaucoup trop solennel du film, l’âme Sharknado se perd !

 

Des produits dérivés

 

Toute « grande licence » qui se respecte possède sa pléthore de goodies et Sharknado ne déroge pas à la règle. Évidemment, au rayon vestimentaire, il y a un nombre conséquent de t-shirts à l’effigie des requins volants ! C’est pourquoi, nous passons directement à l’étape suivante pour nous intéresser aux goodies de choix : ceux que l’on n’oserait même pas offrir à son pire ennemi !

Commençons dignement avec le coffret collector métallisé. Sobre avec une petite touche tronçonneuse de l’extrême, la Sharknado ultimate collection Metallbox regroupe 6 disques blu-ray le tout pour plus de 10h intensives de n’importe quoi. Un sage a dit un jour « c’est en faisant n’importe quoi qu’on devient n’importe qui ».

 

Nous connaissons tous un ami collectionneur de figurine pop. Vous voulez lui mettre la honte ? Pas de souci, les producteurs ont pensé à vous en proposant deux versions de la tornade : la pop Sharknado et la la Sharknado Bloody Shark. Remarquez, je ne suis pas une fan inconditionnelle des figurines pop mais je les trouve pourtant plus réussies que celles de personnages plus connus. 

 

 

Les collectionneurs apprécient de détenir un ouvrage de leur saga préférée, si en plus il peut contenir un savoir pratique, c’est encore mieux. Dans la perspective où notre monde oublierait toutes les lois élémentaires de la physique, vous pourrez compter sur How to Survive a Sharknado and Other Unnatural Disasters: Fight Back When Monsters and Mother Nature Attack, en français Comment survivre à un Sharknado et à d’autres catastrophes surnaturelles : Combattez quand les monstres et Mère Nature attaquent !  En plus, ce sont des experts qui vous conseillent puisque le livre est confectionné avec l’aide de Fin Shepard et April Wexler ! Sur la quatrième de couverture, voici ce que vous pouvez lire :

« Les requins volent au-dessus de votre tête à plus de 400 km/h.

Comment allez-vous survivre?

Dans le monde apocalyptique dans lequel nous vivons, Mère Nature est en colère. Le danger attend à chaque tournant, et des catastrophes comme le sharknado de Los Angeles nous ont appris que nous devons être prêts à tout. Trop de vies ont déjà été perdues.

Mais n’ayez pas peur ! Comment survivre à un Sharknado et à d’autres catastrophes surnaturelles  est le premier et le seul guide complet pour survivre au pire que Mère Nature peut nous réserver. Dans ce guide référence qui sauve des vies, vous trouverez :

  • Des informations vitales sur des dizaines de catastrophes surnaturelles et de monstres impies qui peuvent blesser, mutiler ou vous tuer, des arachnoquakes (séismes faisant surgir des araignées albinos) aux tornades de glace, aux piranhacondas (des créatures mi-piranha, mi-anaconda) et aux méga-pythons
  • Des conseils de survie simples à comprendre pour éviter une mort sanglante
  • Les propos pleins de sagesse et inspirés des survivants, y compris de Fin Shepard et d’April Wexler
  • Des ressources utiles, telles que le test d’évaluation de survie de Shepard (S.S.A.T), et bien plus encore. »

 

Pour la modeste somme de 12 euros, vous pourrez sauver votre peau et celles de vos proches. Un petit bémol et pas des moindres, le livre n’est disponible qu’en anglais !

Si vous êtes plus dessins qu’écriture, sans doute serez-vous enchanté d’apprendre qu’il existe un comics officiel en format ebook ou papier, Archie VS Sharknado. Il est d’ailleurs le fruit scénaristique d’Anthony C. Ferrante, le réalisateur de la saga Sharknado, lui-même. L’intrigue se passe à Riverdale, en Californie, à la fin de l’année scolaire. C’est la saison parfaite pour se prélasser à la plage. Archie et sa bande vont devoir faire face à nouvelle tornade aux dents pointues et sauver le bal de fin d’année. L’histoire est intimement liée à Sharnado 3  !

 

 

A partir de là, nous arrivons dans les goodies kitchs et particulièrement improbables. Si vous êtes fans de David Hasslehoff, une tare ne venant jamais seule, vous allez sauter de joie en découvrant la Bobblehead à son image. La « figurine à tête branlante » s’intitule modestement Sharknado vs David Hasslehoff et mesure 17 cm de haut ! Lancée pour célébrer la sortie de Sharknado 3, elle met en lumière David Hasslehoff brandissant une tronçonneuse sur la tête d’un requin démembré ! Dans la description officielle, il est bien spécifié que c’est un « must-have pour les fans ».  S’ils le disent, c’est que c’est vrai.

 

 

Votre cerveau dégouline à la lecture de cet article ? Vous pensiez avoir tout vu et tout lu ? Détrompez-vous, il est toujours possible de se surpasser dans la médiocrité ! L’amour de certains fans pour Sharknado  semble aller loin, très loin. En témoigne cette casquette de baseball pour homme et cette tunique cosplay (toujours pour homme) « Tornado ».  Mais si Madame est jalouse, elle pourra toujours décorer son sapin de Noël avec des boules à thème. En parlant de Noël, si vous faites l’impasse sur des cadeaux originaux, voilà pas mal d’idées pour faire des heureux… ou se faire détester à jamais, au choix.

 

Sharknado en musique

 

Si je vous disais que la bande-son est sans doute un des points forts de Sharknado, me croiriez-vous ? Les musiques du générique d’ouverture sont bien à propos et accompagnent généralement un visuel animé unique qui varie d’un épisode à un autre. Il faut le dire, c’est plutôt bien fichu. Il est néanmoins nécessaire d’attendre Sharknado 3 pour observer le générique prendre corps. Celui-ci est d’ailleurs accompagné par LA chanson emblématique The Ballad of Sharknado  par Quint

D’ailleurs, The Offspring, un groupe américain de rock, va jusqu’à réaliser la chanson du teaser de Sharknado 4, sobrement appelée Sharknado.

 

Pour faire de la pub à un téléfilm de seconde zone, il faut avouer qu’il y a bien pire. D’ailleurs, admirez un peu ce teaser sous forme de karaoké !

Enfin, sachez que The Key of Awesome, une chaîne américaine YouTube qui est connue pour réaliser des vidéos parodiques, a même conçu en 2015 une vidéo REGGAE SHARK : SHARKNADO. Elle a fait plus de 4 millions de vues ! Le requin reggae, qui a formé un groupe de musique et ne souhaite aucun mal aux humains, doit faire face à la baisse de popularité des requins à cause de la tornade tueuse. Il devient alors le seul à pouvoir sauver le monde de cette nouvelle catastrophe. Sa solution ? Transformer le sharknado en reggaesharknado !

 

 

Sharknado c’est un peu le fast-food du petit écran, le spectateur a conscience d’alimenter la malbouffe mais se fait un plaisir coupable. Si bien qu’il y revient encore et encore, aspirant à toujours plus de requins tueurs, de scènes absurdes et d’héroïsme à coup de tronçonneuse !  Derrière la fable carnavalesque de Mère Nature énervée se cache pourtant des enjeux économiques insoupçonnés, un spin-off inattendu et des apparitions de stars. Plus encore, Sharknado  cultive son goût pour les références culturelles plus ou moins bien assimilées et propose un merchandising du feu de Dieu pour les âmes en peine. La ballade du requin reggae illustre parfaitement l’attitude à adopter lorsqu’un spectateur veut appréhender la saga : poser son cerveau.