Devil May Cry 5, épisode ultime ou nouvelle déception ? [Test]

13 mars 2019 0 Par Joey

Après de longues années d’attente, le nouvel opus de la célèbre saga de Beat Them All de Capcom, Devil May Cry 5, est sorti le 8 mars 2019 sur PS4, Xbox One et PC. L’occasion pour Dante, Nero et le mystérieux V de faire face à une des plus grandes menaces qu’ils aient connu : Un démon à la puissance démesurée, qui donnera même du fil à retordre au fils de Sparda.

Un retour inespéré

Devil May Cry peut, pour certains joueurs, toujours sembler comme une série désuète et old school, qui peine à se renouveler. Notamment après le passage de séries comme Bayonetta, qui ont fait évoluer la formule établie par Capcom et Hideki Kamiya en 2001 vers du grandiose et du spectaculaire. Ou d’autres, comme God of War, qui ont emprunté une autre voie, bien plus portée par la narration. Et pourtant, c’est avec la tête haute que ce Devil May Cry 5 entre dans l’arène.

11 ans après la sortie du précédent volet, si on ne compte pas le reboot DmC Devil May Cry pour des raisons de continuité, Devil May Cry 5 a pour volonté d’effacer la légère déception que pouvait être DMC 4. Ce dernier n’ayant pas eu le temps ou les moyens d’aller au bout de ses ambitions, proposant une certaine dose de recyclage, de boss comme d’environnements, rendant la seconde partie du jeu un peu trop redondante.

Heureusement, le titre avait également suffisamment de qualités pour en faire un épisode qui valait tout de même le détour. En proposant notamment un système de combat qui, encore aujourd’hui, fait partie du haut du panier dans le genre. Cela étant dit, Devil May Cry 5 ne se gêne pas pour le balayer à ce niveau là, et venir prendre sa place.

Un gameplay plus riche que jamais

S’il y a bien un point sur lequel Devil May Cry 5 assure, c’est effectivement son gameplay. Un aspect bien évidemment ultra important dans un jeu de ce genre. Mais ce nouvel épisode ne se contente pas de faire du solide. Il en profite pour reprendre toutes les forces de ses aînés, pour perfectionner tout cela comme jamais. Et, non content de proposer un système de combat profond pour un personnage, le jeu en propose trois différents de jouables, avec chacun son propre style.

Tout d’abord, Nero, personnage introduit dans Devil May Cry 4, est bien sûr de retour. Avec quelques modifications cependant, puis qu’il n’a désormais plus son fameux bras démoniaque, qui lui servait à mettre le grappin sur les ennemis pour s’en rapprocher ou les ramener à soi. A la place, Nero aura à sa disposition toute une galerie de bras mécaniques, appelés Devil Breaker, aux spécificités propres. Ces divers membres d’acier, créés par la charmante Nico, la nouvelle collègue de travail de Nero, ne pourront cependant pas être interchangeables en cours de combat. A vous de bien choisir dans quel ordre vous désirerez utiliser ces différentes armes, sachant que ces dernières ne sont pas éternelles et pourront vous lâcher en plein affrontement, ou alors s’autodétruire à votre commande, le souffle de l’explosion vous permettant, si besoin est, d’échapper à certaines situations épineuses.

De quoi apporter un léger côté stratégique à l’approche des combats, tout en vous forçant à vous diversifier et apprendre à connaître les différents bras disponibles. Au besoin, Nico sera toujours là pour venir à votre secours avec sa camionnette de marchandises, si tant est que vous tombiez sur un téléphone pour lui passer un petit coup de fil. Cependant, vous aurez aussi l’occasion de récupérer des bras de rechanges, en explorant les niveaux. Nico en ayant également égaré quelques uns ici et là rien que pour vous.

Le second personnage jouable, un petit nouveau répondant au nom de V, apporte encore un peu plus de diversité à la série de par sa façon de combattre inédite. Puisqu’en effet, V n’étant pas aussi robuste que nos amis chasseurs de démons, il invoquera diverses créatures pour se battre à sa place. L’oiseau Griffon s’occupera des attaques à distance, pendant que le félin Shadow privilégiera le corps à corps. Ces alliés pourront bien sûr tomber au combat. Auquel cas il vous faudra vous rapprocher d’eux, et par conséquent du danger, pour accélérer leur processus de réanimation.

Mais si vos compagnons seront les seuls à pouvoir infliger des dégâts aux adversaires, V sera cependant le seul qui pourra leur attribuer le coup de grâce. Une dernière invocation sera à disposition de V, en la « personne » de Nightmare, un espèce de gros golem qui lui fera office de Devil Trigger. Le mode « berserk » des Devil May Cry en somme.

Pour en finir avec le casting jouable, nous avons inévitablement, biieeen évidemment, Dante. Potentiellement le plus jouissif des trois à jouer. Dante commencera comme ses compères avec une panoplie de mouvements et un arsenal réduit, qui gonfleront au fil de l’aventure. Avec, comme à l’accoutumée, la possibilité d’ajouter à sa collections plusieurs armes démoniaques bien barrées. Certaines faisant écho à des armes déjà vues dans la série, tandis que d’autres sont complètement inédites. Ajoutez à cela le Devil Trigger qui est complètement indissociable du personnage, et vous avez un des meilleurs systèmes de combat du genre Beat Them All, avec une marge de progression assez énorme.

Les démons peuvent pleurer devant ces graphismes

Bon, concernant le gameplay, pas de doute, c’est du solide. Mais quid du reste ? Commençons par le plus évident, l’aspect visuel. Après les deux derniers Resident Evil qui ont su bien montrer de quoi leur moteur était capable, le RE Engine continue d’impressionner dans Devil May Cry 5. Fini les plans de caméra plus ou moins fixes, celle-ci est désormais libre histoire que vous puissiez être témoin de l’allure des décors, sous toutes leurs coutures. Quand elle ne fait pas occasionnellement des siennes du moins.

On pourrait cependant être quelque peu déçu du relatif manque de variété au niveau des environnements. Rassurez-vous, rien de l’ordre de Devil May Cry 4 et ses recyclages paresseux. Mais disons que si les décors visités ne sont jamais vraiment les mêmes, deux thèmes visuels se partageront la scène tout au long de l’aventure: « ville en ruine » et « lieux organico-démoniaques ». Ce qui peut éventuellement sembler redondant à la longue, là où certains épisodes précédents proposaient peut-être un plus de diversité. Mais tout cela n’enlève rien à la qualité de la direction artistique, qui peut s’avérer parfois assez dingue.

A côté de cela, les allers-retours sont quasi inexistants, délaissant ainsi complètement le peu d’ADN de Resident Evil qu’il restait à la série. L’aventure se résume donc plus que jamais à une succession d’arènes, les combats étant véritablement la star du titre. Pour servir ces affrontements dignement, les animations des divers personnages sont plus détaillées et réalistes que jamais. Sans pour autant mettre des bâtons dans les roues de la réactivité, toujours très importante dans un jeu du genre.

Les personnages eux-même sont d’ailleurs merveilleusement bien modélisés, bien que les nouvelles têtes de certains vétérans peuvent un peu faire tiquer au début. Mis à part une synchro labiale parfois étrange, le tout est véritablement agréable à regarder du début à la fin. Si on n’atteint pas toujours le niveau de Devil May Cry 3 en terme de folie des chorégraphies, la mise en scène en elle-même reste bien plaisante. La soundtrack quant à elle, colle très bien à l’action, comme très souvent dans la série, malgré un thème principal qui donne le ton, en changeant un peu du style habituel.

Le début de la fin ? Ou la fin des débuts ?

Devil May Cry 5 étant, comme son nom l’indique, le cinquième opus de la série, la question de l’accessibilité se pose toujours légitimement. En terme de difficulté, il ne s’agit pas là de l’épisode le plus difficile (en prenant le mode normal comme difficulté par défaut), et s’avère donc un bon épisode d’entrée, qui ne rebute pas trop le joueur. Avec tout de même un challenge bien présent pour tous ceux qui aiment souffrir : le jeu proposant 6 modes de difficultés, il y aura largement de quoi satisfaire tous les types de joueurs.

Pour ce qui est de l’histoire, si n’importe qui pourra la suivre sans difficulté, les quelques mystères (parfois assez prévisibles malheureusement) se résolvant au cours de l’aventure. Avoir joué aux précédents opus (sauf Devil May Cry 2, dont l’existence ou non n’affecte en rien les événements de DMC 5) offrira bien évidemment plus de satisfaction lors de certaines scènes. Dans le pire des cas, et bien qu’il ne soit pas très intéressant à regarder, le jeu vous propose tout de même un résumé de la timeline des Devil May Cry histoire de vous mettre à jour sur le sujet avant d’attaquer ce cinquième volet.

L’intrigue vous donnera l’occasion de changer de personnage selon les besoins de la progression. Avec quelques retours en arrière de temps en temps afin de voir certains événements d’un autre point de vue, avant de tout voir se rejoindre de nouveau. La nouvelle menace, le démon Urizen se veut assez imposant, et ne demandera pas moins que le gang au complet pour espérer en venir à bout. Ce dernier épisode étant sans doute le plus généreux en références aux précédentes œuvres canoniques, il sera pourtant dommage de voir que certains personnages (coucou Lady, pour ne citer qu’elle) sont complètement mis au second plan.

Nero quant à lui, continue son petite bonhomme de chemin. Après cet épisode, difficile d’imaginer le futur de la franchise sans lui. Le jeune chasseur de démons aura rapidement su se faire une place au sein de la saga, jusqu’à parfois voler la vedette à un Dante qui, pas d’inquiétude, aura lui aussi également l’occasion de montrer de quoi il est capable.

Devil May Cry 5 n’est peut-être pas le Devil May Cry parfait. Mais il frappe fort là où ça compte le plus. Son système de combat concocté avec amour aura de quoi potentiellement vous occuper pendant des dizaines heures, même bien après avoir bouclé un premier run. Jouissif manette en mains, ce bien joli spectacle saura aussi titiller la corde sensible des fans. Tout en donnant aux nouveaux venus, espérons-le, l’envie d’aller découvrir les épisodes fondateurs.

  • 7/10
    Histoire - 7/10
  • 9/10
    Gameplay - 9/10
  • 7/10
    Bande-Son - 7/10
  • 8/10
    Graphismes - 8/10
  • 8/10
    Durée / Prix - 8/10
7.8/10

Résumé

Particulièrement gratifiant pour les fans mais accessible à tous, Devil May Cry 5 peut se targuer de faire partie des meilleurs du genre, grâce à la richesse de son gameplay.