Ces boutiques obscures : une série documentaire inédite !
29 octobre 2018« Une série documentaire inédite signée Patrice Leconte qui met en lumière ces « boutiques obscures« , ces magasins étranges, immuables sur lesquels le temps ne semble pas avoir d’effet … ». Une émission très intéressante qui sera diffusée le lundi 19 novembre après le Soir 3 sur France 3.
Oulà ! Rien que les mots « boutiques obscures » me donnent des frissons…
Je vous rassure, il ne s’agit pas de parler de fantômes et autres sujets paranormaux dans « boutiques obscures » mais bel et bien de commerçants qui font vivre leurs commerces avec amour et passion dans un monde où internet et les grandes surfaces leur font de l’ombre. Même si nous vivons dans un monde qui demande beaucoup moins de temps pour soi et que tout doit être fait dans la seconde près, ces merveilles de boutiques me fascineront toujours mais elles sont en danger à cause de cette « évolution » (ou plutôt « régression » mais ça n’engage que moi).
Hartmut Rosa, professeure à l’université Friedrich- Schiller d’Iéna, développe sa « critique sociale du temps » de la « modernité tardive » dans son étude, Accélération (La Découverte).
Les métiers changent en quelques années, les machines en quelques mois, aucun emploi n’est assuré, les traditions et les savoir-faire disparaissent, les couples ne durent pas, les familles se recomposent, l’ascenseur social descend, le court terme règne, les événements glissent.
L’impression de ne plus avoir de temps, que tout va trop vite, que notre vie file, l’impression d’être impuissant à ralentir nous angoisse et nous stresse.
Patrice Leconte va partir en quête de ces commerçants partout en France. Qu’ils soient libraire, coiffeur, chapelière, mercière, restauratrice… il nous dit tout. Je vous invite à le suivre tout au long des 4 épisodes proposés par « boutiques obscures ».
EPISODE 1 – Nous partirons à Issy les Moulineaux, Beaumont le Roger, Sarzeau et Rouen.
Patrice Leconte commence sa quête des boutiques obscures en commençant par :
- Le Bavarois (Issy les Moulineaux – Ile de France)
Lisa a 94 ans. Autrefois, elle a tenu des restaurants haut de gamme dont elle a dû faire son deuil. À présent, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, elle tient seule un restaurant d’une dizaine de couverts, fréquenté par quelques habitués qui la maintiennent en vie.
- Le coiffeur (Beaumont le Roger – Normandie)
À 95 ans, René est le plus vieux coiffeur de France. René est là depuis toujours, comme si la ville avait été construite autour de lui.
- Les Chemins Buisonniers, mercerie (Sarzeau – Bretagne)
Chaque matin, Danièle se dirige vers la petite boutique qu’elle tient depuis 21 ans pour l’ouvrir avec bonne humeur. Mais aujourd’hui l’humeur n’y est plus : Danièle va fermer dans trois jours.
- Joseph Trotta, bouquiniste (Rouen – Normandie)
Joseph, bouquiniste, est sans doute un peu fêlé… mais c’est un compliment. Les hommes comme lui qui aiment autant les livres, il n’y en a pas tant que ça. Ses livres, classés dans un effarant désordre qui n’est en réalité qu’apparent, sont devenus sa raison de vivre.
EPISODE 2 – On continue l’aventure à Dieulefit, Gannat, Cavaillon et Périgueux.
- Les grands magasins (Dieulefit – Rhône-Alpes)
Au cœur de la Drome existe un magasin étonnant : les Grands Magasins, un invraisemblable et merveilleux bazar. On vient ici comme on visiterait la Tour Eiffel : parce que c’est une curiosité incontournable. On y vend de tout : des casse-noix, des pantoufles, des bonnets, des montres, des punaises, des dinosaures, des tire-bouchons…
- Clin habille bien (Gannat – Auvergne)
Robert Clin devrait mettre une goutte d’huile sur son tourniquet-présentoir à vêtements pour qu’il ne couine plus. Depuis 1955, Monsieur Clin habille les hommes et les femmes de Gannat. Mais les habitudes vestimentaires ont bien changé…
- Lingerie Gladys (Cavaillon – Provence Alpes Côtes d’Azur)
Au pays du melon, il y a une boutique qui semble être là depuis toujours, comme si elle voulait faire de la résistance. Sa propriétaire, Gladys est fière d’être la première à ouvrir son magasin, chaque matin, sur la petite place. Elle y vend de la lingerie, avec passion, au cœur de Cavaillon.
- La Démothèque (Périgueux – Nouvelle Aquitaine)
Vu de loin, Bernard ressemble à un cow-boy un peu fatigué. Mais ce qu’il aime plus que tout, ce n’est pas les westerns dans lesquels il aurait pu jouer mais la musique, toutes les musiques, à condition qu’il puisse les écouter sur des disques vinyles.
Dans l’épisode 3 de « boutiques obscures », nous irons à Reims, Metz, Dijon et Genlis.
- La boîte à rires (Reims – Champagne-Ardenne)
Gilles, semble être au premier abord un homme réservé, pourtant il tient un magasin de farces et attrapes ! Cet homme attachant, à la fois passionné et désenchanté, parle avec franchise de son métier bizarre et joyeux.
- Les cycles Walas (Metz – Lorraine)
Marianne, 89 ans, tient la boutique de cycles que son mari avait créée en 1934. Ils étaient arrivés de Pologne et à l’époque Marianne ne parlait pas un mot de français. Aujourd’hui, elle est aidée de sa fille Simone et vendent ensemble des vélos.
- La chapellerie Bruyas (Dijon – Bourgogne)
La chapellerie Bruyas est un commerce devant lequel les piétons s’arrêtent volontiers. Rien que dans la vitrine, il y aurait de quoi chapeauter tout un régiment. Yvette a repris le magasin il y a plusieurs dizaines d’années. Elle est heureuse de vendre des chapeaux, d’en fabriquer, d’en modifier …
- Atout fête (Genlis – Bourgogne)
Quand il fait beau et que les clients ne se bousculent pas, Jean-Michel aime bien regarder les voitures qui passent devant son magasin, sur la nationale 5. Les voitures, les camions, les tracteurs : tout ce qui roule, en fait, et dont il a décidé il y a 40 ans qu’il en ferait son commerce mais en miniatures.
Et pour finir dans « boutiques obscures », l’épisode 4 nous mènera à Chartres – La Plaine-sur-Mer – Somain – Toulouse
- SOS Poupée malade (Chartres – Centre Val de Loire)
A l’ombre de la cathédrale et de Charles Péguy, deux femmes s’occupent d’enfants bien particuliers, pour les réparer, pour les bricoler, les ramener à la vie et pour les aimer.
- Epicerie 1900 (La Plaine sur Mer – Pays de Loire)
L’été à La Plaine-sur-Mer, les vacanciers jouent au ballon, déploient leurs parasols, surveillent les enfants qui se baignent. Non loin, il y a une épicerie qui existe depuis toujours, tenue par Yvette. Les rayonnages ne croulent pas sous les marchandises mais on trouve un peu de tout ici.
- Brûlerie (Somain – Nord)
Dans le Nord, il y a des façades de briques, des fenêtres derrière lesquelles on imagine des vies paisibles, des sculptures vacillantes, des passants parfois immobiles, et puis aussi quelques brûleries de café, comme pour confirmer le cliché.
Parmi elles, celle d’Étiennette et de Jean Luc. Étiennette est souvent seule dans sa boutique, elle pèse le café, le moud, le vend, avec des gestes sans cesse recommencés.
- Droguerie – Taverne (Toulouse – Midi-Pyrénées)
Chez les Taverne, on est droguiste de père en fille, et de mère en fille. A Toulouse, tout le monde connaît cette boutique précieuse où se côtoient les produits les plus anciens et les emballages modernes. Mère et fille y font bon ménage.
Une bonne soirée qui pourrait changer complètement notre perspective des différents métiers en voie de disparition. Toutes ces personnes vivent de leur métier par passion. Je trouve très intéressant de voir la face cachée du monde du travail de petits artisans et métiers. Je vous conseille fortement de regarder « boutiques obscures » ce soir-là.