Jessica Jones, l’ultime saison de la détective produite par Netflix !
4 juillet 2019Jessica Jones, créée par Melissa Rosenberg, c’était déjà deux premières saisons disponibles sur Netflix. La première saison était tout simplement excellente, et si la deuxième saison était un peu en dessous, elle n’en restait pas moins bonne. L’aventure s’arrête donc là avec cette troisième saison.
Compte tenu des rachats concernant la branche Marvel et la création d’une plateforme de streaming (par celui dont on ne prononcera pas le nom), il était évident que l’avenir des séries Marvel sur la plateforme Netflix était compromis. Jessica Jones n’en fait pas exception et est l’une des dernières de la branche Marvel. Maintenant, on ne peut que déplorer l’impact que ce genre d’histoire de gros sous peut provoquer… Surtout lorsqu’une bonne série se voit annuler.
La chance dans notre malheur aura été d’avoir eu une saison 3 pour terminer le bout d’histoire commencé dans la vie de Jessica Jones. Nombre de séries n’ont pas eu l’honneur ni la chance d’avoir une véritable fin. Même si parfois, on se passerait des fins à la How I met your mother, ou Dexter. Il n’y a pas pire qu’une série sans fin, pour le spectateur il s’agit toujours d’un déchirement… Surtout quand ces séries terminent sur un cliffhanger ! De quoi vous faire cauchemarder à vie en vous demandant si votre héros préféré a survécu ou non.
Une détective dark mais pas trop
Jessica Jones, incarnée par l’excellente Kristen Ritter (Don’t Trust the B —- in Apartment 23, Breaking Bad), est une brune désagréable et pessimiste, son ultime but dans la vie ? Finir une bouteille de bourbon. Avec elle, c’est grosse bouteille, grosse gorgée. Elle est clairement alcoolique, et vu la dose qu’elle engloutit, en deux verres n’importe qui serait au fond du trou. Quoi qu’il en soit, son boulot, c’est être détective, ses pouvoirs l’aident certes beaucoup. Mais, Jessica est avant tout quelqu’un d’intelligent qui a de très bonnes intuitions.
C’est d’ailleurs pour ça que l’une des meilleures avocates, Jeryn Hogarth l’embauche à de nombreuses reprises. Parce que Jessica excelle dans son domaine. Contrairement à l’idée que l’on se fait d’un héros, Jessica se positionne surtout comme un anti-héros. Et pourtant, tout au long des deux premières saisons, on voit en elle tout ce qu’elle n’est pas capable de voir. Sous son visage fermé et son regard noir, on voit une héroïne en devenir, mais également une personne en souffrance qui cherche désespérément un but à sa vie. Et lorsqu’elle entrevoit presque une sorte de rédemption, quelqu’un qu’elle pourrait vraiment aider et qui lui donnerait un but, cela ne se passe pas comme prévu (saison 2).
C’est ce qui va créer une rupture entre elle et la personne qu’elle considère comme sa sœur. Cette ultime saison sera dédiée à un cas de conscience important. Jessica devra faire équipe avec sa sœur pour combattre un tueur en série, tout ce qu’il y a de plus banal ! La détective sera embarquée dans cette histoire, bien malgré elle, et devra faire face à la police et à ses proches qui ne lui facilitent pas toujours la tâche.
Un final en demi-teinte
J’ai eu personnellement un personnage principal en horreur à partir de la saison 2, et pourtant, ce n’était pas le personnage le plus horrible du lot. Hogarth a tout de l’avocate véreuse et détestable, elle n’agit que pour ses propres intérêts… C’est d’ailleurs à se demander pourquoi Jessica a toujours eu du respect pour elle. Mais, je la comprends, parce que je l’ai également adoré du début à la fin, c’est peut-être aussi parce que Carrie-Anne Moss (Matrix) l’interprète à merveille. Jeryn sait qu’elle n’est pas quelqu’un de bien et s’accommode de ce qu’elle est, jusqu’au jour où tout ceci finit par la rattraper.
Pourtant, c’est ce fameux personnage principal qui a été le plus compliqué à supporter dans la saison 2. Et dans la saison 3, j’avais véritablement envie de le voir disparaître. C’est pourtant un élément clé dans l’accomplissement de Jessica, et il lui faudra malheureusement passer par là pour endosser le costume du super-héros. Costume qu’elle n’a jamais vraiment voulu endosser, certainement qu’une part d’elle ne s’en sentait pas digne, mais au fond, Jessica l’a toujours été de part ses actions. Elle n’est certes pas parfaite, pas comme un Superman lisse au possible pourrait l’être, mais elle a su, lorsqu’elle n’avait plus le choix, prendre des décisions que même Superman ou Batman côté DC n’auraient pas réussi à prendre. Elle est capable à juste titre de faire ce que de nombreux héros semblent incapables. Et c’est pour moi ce qui fait d’elle un personnage véritablement intéressant.
Le plus déroutant dans cette saison, c’est surtout vis-à-vis du grand méchant de l’histoire, il n’est pas nécessairement celui qu’on croit, et même les gens qui se pensent bien, ne le sont peut-être finalement pas. Le traitement du tueur en série, étant assez classique, c’est plutôt tout ce qu’il y a autour qui mérite véritablement le coup d’œil. Difficile de se détacher des premiers et derniers épisodes. Le milieu de la saison aura un léger creux, mais très vite rattrapé. Chaque personnage aura finalement une fin, plus ou moins ouverte. Mais qui montrera que dans la vie, tout à des conséquences.
Cette saison 3 a été certainement la pire (émotionnellement parlant) pour Jessica, et c’est exactement pendant les derniers épisodes qu’elle comprendra ce que c’est d’être un héros. Dans la vie, on choisit de vivre, ou on choisit de subir. C’est exactement sur ce point que Jessica choisira soit de subir et de fuir, soit être et accepter ce qu’elle est. Si cette dernière saison ne se termine pas aussi bien que prévu, elle n’est pas catastrophique. Cela clôture tout de même bien l’histoire déroulée sur les 3 saisons, ce qui, en soi, est une bonne chose. Et si en plus, on aime Jessica Jones, une 3e série de 13 épisodes, ça ne se refuse pas.