The Boys – Saison 2 : premières impressions !

The Boys – Saison 2 : premières impressions !

6 septembre 2020 0 Par Kihaa

The Boys – Saison 2 a délivré ses trois premiers épisodes sur Prime Video, le 4 septembre 2020 dernier. Amazon a opté pour un format de diffusion atypique avec trois épisodes en libre accès et un épisode tous les vendredis. Une formule qui sent la nostalgie télévisuelle à plein nez. Avec les plateformes de streaming, on en oublierait presque qu’avant c’était ainsi pour la plupart des séries. Il fallait se contenter d’un ou deux épisodes en prime time et patienter jusqu’à la semaine d’après ! Amazon voit surtout un moyen choc de faire parler de sa série sur la durée et de garder ses abonnés (qui rappelons-le, s’abonnent au Prime d’abord pour les services de livraison et de ventes privées).  Avouons cependant que c’est d’un sadisme rare pour les spectateurs qui attendent la seconde saison  depuis  fin 2019 ! Alors que peut-on penser de ces trois premiers épisodes ?

The Boys Saison 2 Black Noir

Stormfront : nouvelle recrue chez les 7 !

Coiffure déstructurée, regard moqueur, costume couleur aubergine imposant le respect… Stormfront avait été révélée dans les nombreux teasers de Prime Original. Cette « tornade » maîtrise l’électricité avec une facilité déconcertante. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la dame n’a pas la langue dans sa poche. Adepte de répliques cinglantes,  la super interprétée par Aya Cash est d’une honnêteté fracassante (avec un nom comme ça, elle était prédestinée). La saison 2 introduit la nouvelle super d’une manière totalement différente de la saison 1.

En effet, le spectateur suivait la douce et naïve Stella qui voyait ses rêves ondoyants s’écraser sur les berges de la réalité. Annie la novice n’était pas habituée au marketing mensonger, à l’économie Vought et plus globalement à l’envers du décor. Avec Stormfront, la saison 2 prend le contre-pied de la première. L’ « héroïne » use et abuse des réseaux sociaux, travaille déjà dans la grande famille Vought et n’idolâtre pas les autres supers qu’elle considère comme des « collègues ». Plus encore, sa venue ne passe pas par les voies de recrutement « habituelles ». Le personnage est difficile à cerner : à chaque instant, le spectateur se demande s’il s’agit d’une femme déterminée qui croit en ses idéaux ou une psychopathe avertie. Il n’y a que l’épisode 3 qui permet de véritablement trancher pour l’un ou l’autre.

The Boys Saison 2 Stormfront

 

Vought au cœur de l’intrigue

La saison 1 nous avait laissés avec la grande révélation des supers fabriqués et l’avènement des « super-vilains » ou « super-terroristes » (choisissez votre camp). En ligne de mire, le fameux composé V et ses ravages. La saison 2 explore tout logiquement cette thématique en ajoutant de l’épaisseur au mystère. Le composé V continue de déchaîner les passions alors que Vought déchaine les questions ! Le liquide bleu s’efface légèrement au profit de l’entreprise derrière les supers. Après tout, pas de composé sans Vought.

Stan Edgar, CEO de cette dernière, ne se contente plus d’une petite apparition. Il est désormais, à l’instar de Madelyne, un personnage récurrent aux motivations obscures. Intrigant, impénétrable et imperméable, Edgar a des objectifs secrets qu’il ne partage avec personne. Ces trois premiers épisodes finissent par nous rendre méfiants : quels faits sont réels ? Quelles réalités sont mises en scène par Vought ? Avec toutes les manipulations médiatiques, mensonges marketing et trahisons, le spectateur évolue toujours dans un bourbier où chaque pas s’enfonce dans le doute. Manipuler le spectateur comme un personnage de l’intrigue, c’est sans doute la grande force de The Boys.

the boys saison 2 Protecteur

Les Boys, les petits sont devenus des grands

Nous retrouvons avec un certain plaisir la même bande de joyeux lurons commandée par Billy Butcher. Hughie, la Crème, le Français et Kimiko ont pris des galons. Pourtant, ce conflit avec les supers n’est pas gratuit et tôt ou tard, il faut en payer le prix. The Boys n’oublie pas de souligner la complexité de la psychologie humaine dans la relation aux autres et la relation avec soi. Le personnage d’Hughie explore parfaitement cette thématique. Fait intéressant, ce n’est pas le propre des anti-supers, puisque l’on retrouve cette réflexion aussi avec l’Homme-poisson ou même Reine Maeve. C’est à mon sens une très bonne chose que la série se soit dirigée vers plus de réalisme et moins de violence gratuite que le comics. C’est en densifiant les personnages, en leur donnant un panel émotionnel varié et conflictuel que la violence n’en devient que plus effroyable. Si la série avait suivi le jeu de la surenchère, la parodie aurait fini par tourner à la bouffonnerie. The Boys est une série à l’écriture impériale, la seule qui nous fait aimer détester le Protecteur !

The Boys Saison 2 Hughie

Une production somptueuse !

Le début du premier épisode est tout simplement génial : montage, bande-son, dialogues, souci du détail. The Boys s’est illustré par ses qualités techniques et scénaristiques avec sa première saison. C’est avec plaisir que nous retrouvons donc ces mêmes caractéristiques. L’OST est toujours aussi gratifiante et les effets spéciaux ainsi que les costumes sont remarquables. Les épisodes alternent les conversations aux portées psychologiques, les scènes puzzles nourrissant l’intrigue, les séquences d’action et bien entendu les passages un peu plus trash. La violence est toujours présente et bien souvent, elle survient là où personne ne l’attend. La saison deux est encore plus crue que sa petite sœur.  Les dialogues sont un régal, Butcher reste un as du sarcasme imagé et Stormfront ajoute son piment du côté des supers.

The boys équipe

Si l’on se fie aux trois premiers épisodes, la seconde saison n’annonce que du bon. D’autant que la montée en tension s’amorce doucement mais sûrement. Le Protecteur n’a pas fini de faire parler de lui et la venue de Stormfront pourrait bien mettre à mal son autorité. La saison 2 s’annonce tonitruante avec son lot de révélations et de moments chocs. Il nous tarde de voir la suite et rédiger une critique en bonne et due forme (si vous voulez lire celle de la saison 1) !