Titans : une adaptation DC réussie ! [Critique]
31 janvier 2019Titans, la nouvelle série Warner Bros, est disponible sur Netflix depuis le 11 janvier 2009. Reprenant les bases narratives du comics Les Jeunes Titans, cette énième série de super-héros arrive cependant à sortir des sentiers battus et à marquer les esprits.
I] Un univers juvénile ?
Titans était un drôle de projet, élaboré depuis déjà 5 ans. L’idée de reprendre sur nos écrans un comics ciblant un public plus jeune ne date pas d’hier. En effet, peut-être que certains d’entre vous se souviendront du dessin animé Teen Titans Go! créé en 2013, ou encore de Teen Titans : Les Jeunes Titans (2003). Néanmoins, cette nouvelle série – qui n’est pas un dessin animé – vise un public plus mature et habitué à la violence.
Mais qu’est-ce que Titans ? Une sorte de Ligue des Justiciers avec la plupart des « apprentis » de nos super-héros DC préférés : Robin, Aqualad, Kid Girl, Wonder Girl et cie. Ne connaissant pas avec certitude toutes les équipes, étant donné que le comics existe depuis les années 70 et que je ne suis pas un expert de l’univers DC, je peux cependant vous assurer que l’équipe de super-héros en herbe présente dans la série est pratiquement la même que celle du dessin animé de 2013. Ainsi, sous la houlette de Robin, Raven, Beast Boy, Starfire et Wonder Girl vont progressivement s’allier afin de contrecarrer les plans d’étranges super-vilains.
Le changement principal entre la série et le dernier dessin animé réside dans son traitement de l’histoire. L’humour, bien que présent par bribes dans la série, est davantage délaissé au profit du sérieux, de la brutalité et du tragique. Notons par ailleurs une excellente direction artistique, qui saura vous plonger dans cette atmosphère sombre où l’incertitude et la violence règnent. Mention spéciale aux costumes qui donnent une plus-value non négligeable à nos super-héros, renforçant leur « badassitude ». Je pense tout particulièrement à Dick Grayson, alias Robin, n’étant toujours pas convaincu par la prestation de l’acteur Brenton Thwaites. Néanmoins, il est totalement métamorphosé lorsqu’il devient un super-héros masqué !
II] Une histoire travaillée.
Mais que peut bien nous raconter cette série ? Outre la formation de cette jeune équipe de super-héros, l’histoire est centrée sur le personnage de Raven, découvrant progressivement l’étendue de ses pouvoirs et les mystères entourant sa famille. Ne vous en faites pas, les origines et la psychologie des autres super-héros sont tout autant développées, mais ils ne contribuent pas – ou presque – à rassembler et souder nos super-héros. Composée de 11 épisodes, Titans est une série dynamique qui ne perd pas son temps et saura vous tenir en haleine. L’objectif premier de nos super-héros : protéger Raven d’obscurs agresseurs et tenter de démêler le vrai du faux.
L’histoire se déroule à Détroit. Dick Grayson (Robin), nouvellement nommé enquêteur, rencontre au cours d’une de ses affaires la jeune Rachel Roth. Vite dépassé par les événements et les limites de la légalité, ce dernier va, un peu malgré lui, s’occuper de cette dernière et essayer de tout faire pour l’aider. En effet, une obscure organisation tente de la capturer afin de purger le monde de tous ses fléaux. Pourquoi elle ? Parce qu’elle détiendrait le pouvoir de changer le monde… En parallèle, on découvre une Starfire amnésique, perdue en l’Europe de l’Ouest, partant par la suite à la recherche de son identité et de ses motivations. Quant à Beast Boy et Wonder Girl, ces personnages sont quelque peu en retrait, et c’est bien dommage ! Ils apparaissent davantage comme des personnages secondaires qui n’ont que trop peu d’importance dans l’histoire. Je ne vous en dis pas plus, et vous laisserai le plaisir de découvrir la suite en regardant la série.
III] Quelques thèmes en vrac.
La série Titans s’avère plus profonde qu’elle n’y paraît car diverses thématiques y sont abordées. À travers l’histoire de deux autres super-héros low-cost, Hawk et Dove, la série s’est risquée, avec succès, à traiter le sujet de la pédophilie et de ses traumatismes résurgents pour toute victime. Leurs origines sont extrêmement bien amenées à l’écran, et leur rôle dans la série, bien que faible lors de cette première saison, sera des plus importantes dans la prochaine. Hawk permet aussi à la série d’évoquer un sujet encore sensible de nos jours, la dégénérescence cérébrale due au football américain.
D’autre part, ce sont les bienfaits de la vie en groupe, sorte de baume psychique, qui sont louées par cette série. Tous nos super-héros – ou presque – sont tourmentés par leur passé et s’interrogent sur leur identité et sur leur manière d’agir. Et c’est grâce à la parole, et aux actes des autres, que ceux-ci vont essayer progressivement de changer et de s’améliorer en tant qu’être humain. Ce ne sera pas forcément une réussite pour tous, mais les bienfaits demeurent quand même présents. De même, la série s’interroge sur le regard porté à autrui (Doom Patrol/Raven), sur la prédestination et le libre-arbitre (Robin/Raven), tout en s’amusant de surcroît à distordre le cadre temporel en alternant entre le flashback et le forward, mais aussi entre la réalité et l’illusion.
IV] Quid de Robin ?
Je ne pouvais pas clore cette critique sans parler de Robin. Si je ne suis pas convaincu par l’acteur, je le suis totalement par le traitement du personnage. Dick Grayson est un homme tourmenté et profondément seul. Marqué par la mort de ses parents et par l’éducation rude de Bruce Wayne, il est tiraillé entre un désir de justice et une envie incontrôlée de violence. Par ailleurs, petite digression concernant la violence, les scènes de combat sont pour moi un réel succès : réalistes et dynamiques. Même constat pour les effets spéciaux, malgré un ou deux couacs. Bref, revenons à notre mouton noir.
Cette première saison traitera en profondeur la relation tumultueuse et conflictuelle existant entre Dick Grayson et Bruce Wayne. Dick en veut à son mentor, qu’il considère comme égocentrique, dangereux et responsable de ses excès de brutalité. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien, qu’un second Robin fera son apparition au cours de la saison et que le dernier épisode apparaîtra comme une véritable dystopie, avec comme protagoniste, Batman. Rassurez-vous, il ne s’agit que d’une histoire annexe, mais ayant quand même sa place dans la trame principale.
Si vous n’avez pas encore vu Titans, foncez ! Que vous soyez un fanatique de l’écurie DC, un adorateur des super-héros ou même un sériephile de Netflix, foncez ! Cette série vaut le coup d’être regardé, et vivement qu’une seconde saison paraisse.
Note
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7/10
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8/10
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7/10
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6.5/10
Résumé
La première saison de Titans est une belle surprise ! Rythmée, intelligente et esthétiquement prenante, elle aura de quoi vous séduire.