Birds of Prey et la Fantabuleuse Histoire de Harley Quinn, sortie entre copines [Critique]

7 février 2020 0 Par Joey

Birds of Prey et la Fantabuleuse Histoire de Harley Quinn, réalisé par Cathy Yan, est sorti ce 5 février 2020 en salle. Il est le dernier film en date issu du DCEU (toujours valable cette appellation ? Tant pis, on fait avec !). Après un très bon mais sombrement déprimant Joker, Warner Bros. enchaîne cette fois-ci avec un film qui se veut bien plus léger et fun. Remarquez, on n’en attend pas moins d’une Harley Quinn.

Bad Romance, Good Riddance

D’emblée, une question persiste : pourquoi ce titre au lieu d’un bien plus concis et juste « Harley Quinn and the Birds of Prey », comme son homologue papier ? Les trailers le laissaient déjà supposer et le film vient maintenant le confirmer, c’est bel et bien le film d’Harley Quinn avant tout. Rien de grave me direz-vous, au moins on ne risque pas de le confondre avec un titre pareil. Il est d’ailleurs assez ironique que le titre VO parle plutôt d’ «émancipation» d’Harley Quinn , quand c’est le bien-aimé de cette dernière, le Joker, qui s’est lui-même émancipé des autres films DC récents, en créant sa propre continuité quelques mois auparavant.

Et en cette émancipation d’Harley on pourrait sans doute y voir un petit côté méta, en y regardant bien. Margot Robbie ayant déjà de futures apparitions prévues (notamment dans le prochain The Suicide Squad, de James Gunn), contrairement au Joker de Jared Leto, qui ne nous graciera sans doute plus de sa présence à l’écran. Il est donc plutôt judicieux de séparer le duo afin de, facilement, pouvoir se passer de ce Joker à l’avenir. Cette rupture sera le point de départ de tous les rebondissements de ce Birds of Prey. Harley, triste après que son poussin l’ait quittée, profitera de son état de cuite pour mettre une de ses brillantes idées non réfléchies à exécution.

Il était une fois, Harley Quinn…

A partir de là, le ton est donné. Les actions d’Harley attireront inévitablement la police, et principalement le lieutenant Renee Montoya (Rosie Perez), ainsi que d’autres regards bien plus malveillants, notamment celui de Roman Sionis, alias Black Mask (Ewan McGregor). Et petit à petit, tous les engrenages du mécanisme se mettront à tourner, en alignant progressivement les différents personnages féminins nécessaires à l’intrigue. Et par progressivement, j’entends, quand cela chantera à Harley Quinn.

Quand je vous dis que c’est son film, c’est jusqu’au point où elle en a elle-même le contrôle sur la narration. Sa voix-off interrompant parfois l’action, pour vous préciser qu’elle a oublié de vous raconter un détail. Ce qui justifiera alors un petit flashback, le temps d’introduire correctement un personnage, jusqu’à arriver à nouveau à l’instant présent, avec les informations nécessaires en plus. Histoire de mieux comprendre le tout et enfin pouvoir aller de l’avant. Une narration non chronologique qui m’a paru un poil frustrant au début, pour au final s’avérer pas si mal foutue. Sans compter qu’elle joue avec l’état d’esprit dérangé d’Harley. La belle est dérangée mais pas forcément stupide cependant : elle sait le démontrer en mettant à profit ses talents d’ancienne psychiatre.

…Et, accessoirement, les Birds of Prey.

Il est juste dommage qu’au final, outre ces flashback qui mettent l’accent sur les fameuses Birds of Prey ,il y ait peu de véritables moments forts avec chacune d’entre elles. Mais le film étant également l’origin story du groupe, il n’est pas si étonnant qu’elles ne soient pas déjà soudées et d’emblée prêtes à botter des derrières ensemble. C’est sans doute ce qui explique également le potentiellement regrettable manque de costumes intéressants pour nos héroïnes. Surtout après de précédents films DC qui assumaient pleinement leurs racines trempées dans le kitsch.

Harley aurait également pu se servir de l’excuse de sa rupture avec Joker pour expliquer son absence de tenue iconique… Si Suicide Squad  n’avait pas déjà mis de côté son fameux costume d’arlequin rouge et noir. Enfin bon, au moins, on pourra saluer Black Mask, pour faire un peu plus d’efforts à ce niveau-là, et ajouter un peu de « saveur comic book » sur le plan des costumes. Au-delà de ça, si les scènes de jours présentent une ville de Gotham un peu banale, le film propose des plans un peu plus intéressants la nuit avec une ambiance un peu plus surréelle, plus fictive, plus… eh bien, Gotham. La réalisation est cependant plutôt soignée dans l’ensemble, à défaut d’avoir une bande-son très marquante. Mais les musiques font quand même suffisamment le boulot lors des scènes d’action. Pour la plupart plutôt bien chorégraphiées d’ailleurs.

Malgré une place un peu plus en retrait par rapport à la star du jour, Margo Robbie, précisons que Mary Elizabeth Winstead, Jurnee Smolett-Bell ainsi que la jeune Ella Jay Basco se sont toutes avérées suffisamment attachantes pour avoir envie de les revoir dans ces rôles. En l’état, Birds of Prey est loin d’être un chef-d’œuvre, mais il est, à mon sens, bien plus maîtrisé et moins chaotique qu’un Suicide Squad (et ce malgré sa narration non linéaire). Et il est toujours appréciable de voir DC (et c’est également valable pour Marvel) tenter d’introduire des personnages pas forcément très connus du grand public.

  • 7/10
    Réalisation - 7/10
  • 8/10
    Casting - 8/10
  • 5/10
    Scénario - 5/10
  • 6/10
    Bande-Son - 6/10
  • 7/10
    Originalité - 7/10
6.6/10

Note

Sans non plus atteindre des sommets, Birds of Prey  est un divertissement décent, au casting sans doute surqualifié pour le job.