La Terre du Milieu – L’ombre de la guerre : La fête du slip chez Sauron [Test]

18 juillet 2018 0 Par Exheres

Notre test de La Terre du Milieu : L’Ombre de la guerre édité par Warner Bros, sorti le 27 septembre 2017 sur PS4, Xbox One et PC.

 

ATTENTION : Ce test peut contenir des spoilers sur le premier opus La Terre du Milieu : L’Ombre du Mordor (mais le début de l’ombre de la guerre spoile aussi donc…) 

Vous avez sans doute déjà touché à La Terre du Milieu : L’ombre du Mordor. Proposant un gameplay puisant largement dans la franchise Batman Arkham pour le système de combat et dans Assassin’s Creed pour l’infiltration, on vous proposait de suivre l’histoire de Talion, un Gondorien gardien de la porte noire qui allait se faire surprendre lors du retour des orcs dans le Mordor (peu avant les événements du Seigneur des anneaux donc). Après avoir vu sa famille mourir sous ses yeux, il est lui aussi tué dans ce qui semble être une très mauvaise journée. Mais vu qu’il s’appelle Talion, c’est quand même pas la mort qui va l’empêcher de se venger, et il est aidé par un mystérieux spectre, Celebrimbor, pour se venger de la main noire de Sauron, tout en dézinguant au passage des orcs à la douzaine. Le tout était un défouloir sympathique, bien qu’assez répétitif, mais pouvait faire tiquer les fans de Tolkien, notamment par la surenchère de pouvoirs du héros, et les quelques libertés prises par rapport à l’univers. Mais, quand on promet une suite encore plus ambitieuse, avec un déchaînement de pouvoirs encore plus spectaculaires, on commence à douter sérieusement pour la cohérence de l’univers.

 

Un moteur graphique du second âge pour l’Ombre de guerre

Même si ce n’est pas forcément très moche, on se rend compte que le moteur de jeu a assez peu évolué par rapport à la sortie du 1er opus, et c’était il y a près de quatre ans. Honnêtement, ça n’a pas forcément mal vieilli, mais on aurait pu s’attendre à mieux. Les décors tristes du Mordor ont laissé place à d’autres, et cela aurait pu être l’occasion de proposer des environnements qui auraient un peu plus époustouflés nos yeux qui ont tendance, il faut bien le reconnaître, à devenir facilement blasés (à noter que le test à été réalisé sur une PS4 pro, mais pas sur une télé 4K). Côté technique, on notera aussi les horribles sons qui sortent sans arrêt de la manette, et pas souvent au bon moment. Genre quand un orc parle, on va entendre le bruit d’une arbalète, ou d’une épée. Alors qu’il se passe rien à part un monologue interminable. 

Sympa, mais un peu daté.

 

Un système de combat très Batman Arkham 1,5

Si l’on passe les quelques nouveautés qui rendent Talion encore plus « mégacheaté » et qui apparaissent très doucement lors du fil de progression, on a affaire à un gameplay qui n’a pas immensément bougé depuis le premier opus. Le système d’attaque avec carré et triangle pour parer, hérité directement de la série Batman Arkham (également éditée par Warner) est toujours efficace mais aurait tout de même besoin d’être légèrement dépoussiéré. La rengaine est souvent la même, surtout que les animations, à l’image des graphismes, n’ont que très peu évoluées depuis le premier opus. Il aurait été appréciable que Talion gagne quelques enchaînements. Il y a bien quelques finish assez cool qui ont pu être ajoutés, mais rien d’extrêmement flagrant non plus.

La lance chargée pour une petite attaque de groupe

Un terrain de jeu plus vaste

Je ne sais pas pour vous, mais le Mordor finissait tellement par me coller le bourdon dans le premier opus que j’ai eu vraiment eu du mal à atteindre la seconde zone. Dans La Terre du Milieu : l’Ombre de la Guerre, on commence à Minas Ithil, une ville du Gondor croulant sur un siège orc déjà bien installé. De quoi dépayser donc, surtout que le nombre de zones est au nombre de cinq dans le jeu. Je vais éviter de vous spoiler, mais y’a un peu de tout. Bon après, faut pas s’attendre à des décors magnifiques à la Horizon Zero Dawn, surtout que les structures orcs sont quand même moches par nature, il faut l’avouer, et que s’il n’y avait pas d’orcs, bah on ne voit pas trop ce que Talion foutrait là. Une variété de zones qui sera donc appréciable, et qui comportera chacune sa propre hiérarchie d’antagonistes.

Les environnements sont plus variés

Des orcs comme s’il en pleuvait

Peu de changements en profondeur dans le système Némésis, déjà en place dans l’Ombre du Mordor. Il y a toute une hiérarchie de capitaines orcs qui ont des capacités propres, qui se disputent le pouvoir parfois entre eux, et qui peuvent sacrément vous prendre en grippe. Ils peuvent aussi avoir des promotions s’ils tuent Talion, et faire une sacré tronche en le voyant revenir (ouais, parce que vous êtes réellement immortel). L’Ombre de la Guerre propose quelques nouveautés, des nouvelles interactions, mais ne change pas les bases du système. Encore plus d’orcs à tuer, et des remplacements d’effectifs parfois très rapides, qui laissent une impression de remplir un tonneau percé. Par contre, ce qui rend superbement bien, c’est la variété d’orcs de tous styles, bien plus importante qu’auparavant. Dans l’Ombre de la Guerre, il y en a pour tous les goûts : des rouges, des verts, des peinturlurés, des bien équipés, des bien montés (sur une bestiole bien sûr). Il y a aussi de nouveaux styles de combats qui vous pousseront à adapter votre stratégie. D’ailleurs, si vous avez tendance à trop abuser d’une tactique en combat (comme les acrobaties), l’adversaire pourra s’y adapter et vous contrer systématiquement. Attention à varier votre approche !

L’orc avec une armure d’elfe, un grand classique (ou pas)

 

La fête du slip dans la Terre du Milieu

Vous êtes fan de Tolkien ? On ne saurait trop vous en vouloir, ce grand monsieur de la littérature, érudit émérite, a très largement apporté ses lettres de noblesses à l’heroic fantasy. Dans l’Ombre de la Guerre, Tolkien, c’est simple : on s’en bat les steaks. Bon, déjà qu’un mec mort qui revient à la vie secondé par un spectre, et qui repop sans cesse à chaque mort, toujours un peu plus cheaté, ça fait presque passer Saroumane pour un magicien qui gagnerait sa vie en faisant des tours de cartes dans les rads. Mais admettons. Par contre, quand le jeu commence par « On a forgé un deuxième anneau unique de pouvoir », on a quand même envie de consulter la définition d' »Unique » dans le Petit Robert, mais surtout on se demande si Sauron était en RTT à ce moment là. Son armée était-elle occupée à regarder la Coupe du Monde ? Bon, admettons une seconde fois. Par contre, quand le protagoniste se fait piquer l’anneau dès le départ par Arachné, araignée géante de son état (enfin, à la base), mais qui, pour l’occasion, peut se changer en femme humaine et déploie des pouvoirs psychiques, on se demande si on est pas face à un détournement, ou à une fanfiction débile où Frodon finirait en couple avec Gimli. Même s’il n’est pas cohérent pour deux sous avec son univers de base, le scénario de l’Ombre de la guerre aura le mérite de fournir quelques scènes épiques pour ceux qui s’en tapent de la divine cohérence, des fous rires nanardesques ou des envies de seppuku selon votre état d’esprit. Soyez prévenus.

Archné et Sauron, fantaisie….

La purification de l’œil de Sauron…. Normal

 

Imaginez : il est tard, vous rentrez après une journée de boulot merdique avec votre collègue qui a encore passé l’aprem à vivre sa passion, vous emmerder, et là vous avez envie de vous poser devant un divertissement pas prise de tête, limite débile. Vous mettez un film bourrin en fond genre Expendables, et vous lancez La Terre du Milieu :  l’Ombre de la Guerre. Il y a moyen de bien vous détendre ! Des orcs à foison, un bodycount qui explose, des petites histories de guéguerre divertissantes sur qui attaque qui, ou mettant en scène un orc que vous avez déjà buté deux fois, mais qui revient pour la troisième fois en mode « haha, j’ai fais exprès de faire croire que j’étais mouru ! » vous feront débrancher un peu avec la pression de la vie quotidienne. Par contre, si vous vous dites « ah génial j’adore Le Seigneur des anneaux, son histoire épique et ses personnages légendaires ! » alors suivez le conseil de Gandalf, et fuyez, pauvres fous !

« Ouais je sais, ça fait trois fois que je meurs, mais t’as rien à dire toi hein, et puis c’était qu’une égratignure d’abord »

 

Note
  • 6/10
    Histoire - 6/10
  • 7/10
    Gameplay - 7/10
  • 6/10
    Bande son - 6/10
  • 8/10
    Durée de vie - 8/10
  • 5/10
    Originalité - 5/10
6.4/10

Résumé

Un défouloir efficace bien qu’un peu répétitif (mais moins que le premier). Pour le scénario bah…. tout dépend de votre tolérance à la douleur.