Que vaut le Rebirth version Wonder Woman ?

8 janvier 2019 0 Par Arya

Wonder Woman n’a pas pu éviter elle aussi la régression. Puisque oui, l’ère Rebirth annule tout ce qui s’est passé auparavant, et on recommence avec les origines de la belle Amazone pour le premier tome de la série. Greg Rucka n’est pas un inconnu puisqu’il a déjà réalisé par le passé une partie du Vol.2 des aventures de Diana (#195-226). un petit one-shot The Hiketeia qui mettait en scène Wonder Woman et Batman en pleine divergence « d’opinions », et les issues #1-3 de Blackest Night: Wonder Woman. Quoi qu’il en soit, même si l’ère Rebirth ne fait que commencer, 5 albums sont déjà sortis, 4 sont sous la direction de Greg Rucka. Pour on ne sait quelles raisons, le 5e tome a été géré par Andrew Robinson.

Des origines vues et revues

Wonder Woman – Tome 1

Concrètement, Greg Rucka n’a rien inventé, et pour être totalement franche… Le premier tome est d’un ennui intersidéral, d’autant que les dessins sont… loin de mettre totalement en valeur Diana. Sans être totalement moches, ils sont cependant à la limite par moments de la faire passer pour une idiote. Ce premier tome était évidemment là pour reposer des bases déjà établies de nombreuses fois, mais je ne me ferai toujours pas à l’idée d’une Hippolyte brune avec la peau mate. Pourtant, vous me direz qu’elle vit sur une île, où le soleil est très présent, pas étonnant qu’elle soit donc bronzée. Certes, mais cette Hippolyte reste loin de celle que j’ai adorée par le passé, j’imagine que c’est une question de goût. A part voir Diana découvrir un peu tout le monde des humains comme si elle était une attardée, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Il faudra attendre la fin de l’album pour un peu d’action.

Wonder Woman – Tome 2

Le 2e tome n’est pas exceptionnel bien qu’il nous en apprenne beaucoup plus sur Cheetah, qui se nommait Barbara Ann Minerva avant sa transformation. Amie de Diana, puis ensuite ennemie. Barbara n’arrivera jamais vraiment à pardonner à Diana de ne pas l’avoir aidée, mais il est difficile d’attribuer la culpabilité à l’amazone quand on sait que Barbara est devenue Cheatah parce qu’elle le voulait. Elle n’avait cependant pas mesuré le prix à payer. Il s’agit d’un tome charnière qui permet de mettre en condition le lecteur et d’en savoir un peu plus sur le Némésis de Diana.

Les tomes 3 et 4 mettent un peu de peps

Wonder Woman – Tome 3

Les tomes 3 et 4 se suivent, le premier tome fera des va-et-vient entre passé et présent. Cela permet de faire comprendre au lecteur pourquoi tel ou tel personnage a agi d’une certaine façon et pas d’une autre. C’est aussi l’occasion de parler des frères Phobos et Déimos, des dieux que personne ne souhaite rencontrer, mais qu’on verra finalement assez peu. L’histoire se concentrant finalement étroitement sur Veronica Cale, qui en devient limite le personnage principale. Il s’agit plus de son aventure que celle de Diana.

 

Wonder Woman – Tome 4

 

Mais l’histoire a le mérite d’avoir un déroulement intéressant et met en avant l’entourage de l’amazone en plus d’impliquer un peu de mythologie grecque (on en manquait cruellement dans les 2 premiers tomes…). Le seul réel problème pour moi :l’irrégularité des dessins. C’est toujours  dommage de ne pas avoir un dessinateur attitré pour l’ensemble.

 

 

Un dernier tome qui laisse présager du mieux ?

A dire vrai, il s’agit du seul tome qui n’est pas écrit par Greg Rucka et c’est certainement celui que j’ai préféré. Et je ne parle pas des dessins, parce qu’ils sont largement au-dessus des 4 derniers tomes. Ils sont en effet beaucoup plus réguliers et les changements d’artistes ne sont pas aussi désagréables. Vous l’aurez compris, j’ai non seulement adoré majoritairement les dessins mais aussi le scénario. Alors oui, il est sans doute vu et revu, mais il a le mérite d’avoir un déroulement plus rapide et plus gourmand que le début de l’ère Rebirth. Si certaines choses me font cependant tiquer, je dois avouer que je n’ai pas eu de mal à l’avaler plus vite que les précédents. Ici, on met en évidence Darkseid et sa fille (qui est d’ailleurs très classe). J’aurais cependant aimé que son personnage soit introduit directement dans Wonder Woman. Il est très désagréable d’apprendre par hasard certaines choses relativement importantes en rapport avec le personnage principal parce que vous ne suivez pas la série où l’évènement clef s’est passé. Si à mes yeux, il y a pas mal d’incohérences dans ce tome qui me déplaisent, il a été plus agréable à suivre. Bien que les 3 et 4e tomes ne soient pas exceptionnels, ils se défendent de par leur mise en scène (très intéressante et bien réalisée).

Wonder Woman – Tome 5

Pour conclure, je dois avouer que je ne suis pas conquise par l’ère Rebirth, il y a pour moi trop de retenue sur certaines choses, trop d’incohérences pour d’autres, et concrètement qu’est-ce qu’on s’ennuie… Il n’y a pas de vraie storyline, chaque tome fait un peu à sa sauce et tant pis si ce n’est pas cohérent, et tant pis si ce n’est qu’un prétexte. Si vous souhaitez débuter avec Wonder Woman, c’est le meilleur choix pour vous dégouter. L’avantage d’une telle héroïne, c’est qu’il possible de tout faire avec elle, elle n’a ni besoin d’un Darkseid, ou d’une Cheetah pour exister. Darkseid n’appartient à son univers que par le biais de Superman, et Cheetah a bien été assez exploitée par le passé. Les dieux à eux seuls peuvent enrichir l’histoire de l’amazone, et c’est ce qui fait d’elle une super héroïne tellement surprenante et intéressante à suivre. La mythologie grecque qui l’entoure peut aisément lui faire vivre des aventures passionnantes et hautes en couleur, et c’est exactement pour ça que je ne peux que vous conseiller le run de Brian Azzarello et de Cliff Chiang pour débuter. Bien que l’ère Rebirth soit loin d’être terminée, actuellement, je reste sur ma réserve et j’espère un meilleur avenir pour la belle amazone.