Assassin’s Creed Odyssey : quelles sont nos attentes ?

Assassin’s Creed Odyssey : quelles sont nos attentes ?

11 août 2018 2 Par Kihaa

Le 27 octobre 2017 sortait Assassin’s Creed Origins, le préquel de la célèbre licence Assassin’s Creed. Cet opus plaçait le joueur à l’époque de l’Égypte Antique dans la peau de Bayek, Medjaÿ (protecteur) aspirant à se venger d’un terrible drame. Avec Origins, Ubisoft a redonné un coup de fraicheur à la saga en matière de gameplay et de narration. Assassin’s Creed Odyssey sortira le 5 octobre prochain, il devrait poursuivre sur les origines des assassins en plaçant l’action à l’époque hellénique pendant le conflit opposant Sparte à Athènes. La sortie d’un tel jeu s’accompagne toujours d’enthousiasme, de quelques doutes et surtout de grandes attentes. Bien entendu, nous serons tous d’accord pour dire qu’une bonne intrigue, des personnages charismatiques, des combats rythmés et des sauts de la foi sont un minimum. Que peut-on attendre du prochain opus Assassin’s Creed Odyssey ? Après avoir parcouru de long en large Origins, je vous délivre des attentes, et elles sont forcément subjectives, parce que ce sont les miennes.

 

Les tenues : l’Apollo du show

Si vous avez la collectionnite aigüe, que vous aimez fouiner dans un jeu pour acquérir des vêtements divers et variés, force est de constater que AC Origins est un peu avare sur le sujet. Il y a bien des tisserands qui vendent des vêtements, des quêtes qui délivrent des sets mais rares sont ceux qui sortent du lot. Certes, la compétence « arrière-boutique » permet aux marchands de vous proposer du stock légendaire mais l’offre reste assez faiblarde. Il s’agit bien souvent de tenues similaires avec des noms différents. AC Odyssey pourrait lui offrir une diversité de matières et de couleurs : des chitons courts, des chitons longs, des exomides, des himations avec des tons et des motifs différents. Outre ces habits typiques, la Grèce Antique est riche en casques et armures ! On peut bien entendu penser aux armures d’hoplites, aux tuniques de lin des peltastes, aux linothorax (armures constituées de couches de lin et de colle avec quelques éléments décoratifs en cuir ou en bronze) mais aussi aux armures mythiques. Les tenues d’hoplites permettent à elles seules de varier les plaisirs avec le Kegel, le casque corinthien, le casque illyrique, la cuirasse en fer, en bronze, les cnémides… Vous l’aurez compris, j’aspire à pouvoir habiller ma Kassandra comme je l’entends ! Les drachmes en jeu pouvant servir aussi à embellir la garde-robe de notre personnage et pas uniquement à améliorer les armes et ravitailler l’arsenal !

Discovery Tour : lui le marmot qui ne disait mot

Sans doute mon coup de cœur sur Assassin’s Creed Origins ! Le Discovery Tour est un mode de jeu entièrement didactique. Nulle question de combattre, le joueur choisit son avatar parmi 25 personnages (des PNJ célèbres comme César, Bayek dans différentes tenues, des PNJ alliés comme Aya) et sélectionne un circuit traitant d’une thématique précise. Il lui suffit alors de suivre la ligne tracée sur le sol et de s’arrêter aux endroits indiqués, il assistera à des scènes vivantes ponctuées d’explications et de documents (souvent en bas à gauche de l’écran et en haut). En moyenne, les circuits durent 5 à 6 minutes, certains peuvent être plus longs et atteindre 25 minutes. Le choix d’Ubisoft repose sur des études démontrant qu’au-delà de 30 minutes, l’attention humaine se relâche. Le Discovery Tour de AC Origins fournit 75 visites, partagées en 5 catégories (la vie quotidienne, les Pyramides, les Romains, Alexandrie et l’Egypte), de quoi faire pour les amoureux du savoir. Avec AC Odyssey, je souhaiterais que le Discovery Tour soit encore plus consistant, avec pourquoi pas 150 visites ! Ce serait l’occasion d’approfondir des sujets précis parfois survolés dans AC Origins pour respecter la durée des circuits. Le jeu vidéo devient une encyclopédie interactive et n’a jamais aussi bien illustré l’adage « c’est en faisant qu’on apprend ».

La culture : sur chaque pot, sur chaque vase

Les Grecs ont organisé leur vie selon la religion. C’est pourquoi les arts au sens large revêtirent une dimension primordiale dans leur vie quotidienne. Les neuf Muses de la mythologie incarnent chacune un art spécifique :

  • Calliope : la poésie épique
  • Clio : l’histoire
  • Erato : la poésie lyrique
  • Euterpe : la musique
  • Melpomène : la tragédie
  • Polymnie : la pantomime et la rhétorique
  • Terpsichore : la danse
  • Thalie : la comédie et la poésie pastorale
  • Uranie : l’astronomie et l’astrologie

C’est grâce aux Muses que le créateur est inspiré d’un éclair de génie et livre à ses pairs une œuvre unique. L’Égypte Antique plaçait les artisans en artistes, mais ils n’étaient pas individualisés et leur création répondait à un besoin, un but. Il était donc logique de ne pas mettre l’accent sur cet aspect de leur société. À l’inverse, dans Assassin’s Creed Odyssey, il serait assez pertinent que l’histoire principale ne se focalise pas uniquement sur les enjeux militaires mais prennent aussi le temps d’explorer l’importance de la culture intellectuelle avec le théâtre, la musique, la poésie, la philosophie, la danse, l’astronomie mais aussi de la culture du corps. Car les jeux olympiques modernes ne seraient que bien peu de choses sans la Grèce ! La course, les lancers, les sports de combat pourraient être praticables dans un gymnase comme les combats l’étaient en arène dans ACO. Ce serait d’ailleurs assez jouissif de pouvoir engager une carrière dans les sports cités plus haut ainsi que dans les arts, ce serait un moyen de participer à différents grands événements sportifs et artistiques, de se faire une réputation et de gagner de l’argent. Pourquoi ne pas imaginer des mini-jeux mettant en lumière notre carrière de philosophe en intégrant une école de l’Antiquité ? Les « carrières » dans AC Odyssey couperaient sans doute la routine des camps et des quêtes tout en valorisant la culture helléniste ! Puisqu’on en est à espérer l’improbable… Où est la pêche ?!!! Il est regrettable de modéliser des poissons sous l’eau, de matérialiser d’aussi grandes étendues d’eau pour ne pas pouvoir profiter d’un élément de base qu’est la pêche. Oui, je suis une passionnée de la pêche virtuelle et des succès qui y sont liés (WoW, Rule with an Iron Fish, Yonder: The Cloud Catcher Chronicles…) et je revendique le besoin de retrouver cet « artisanat » dans un AC ! Ce serait encore une autre façon de se faire de l’argent, de répondre à des défis et collectionner les prises rares ! Puisque la licence AC opère un tournant RPG, Ubisoft pourrait pousser plus loin les activités secondaires.

 

La map : pour s’offrir la Grèce et ses merveilles

Ubisoft l’annonce, AC Odyssey bénéficiera de 7 environnements distincts possédant chacun un climat, une faune et une flore spécifiques. L’action prendra place dans la mer Méditerranée avec des archipels, du bon sens donc quand on choisit la Grèce Antique. Sur le papier, la promesse semble très belle mais qu’en sera-t-il vraiment dans la pratique ? Assassin’s Creed Origins souffre à mes yeux d’un Open World gargantuesque et répétitif. Il l’est autant en matière d’environnements urbains que naturels. Bien entendu, certaines grosses villes tirent leur épingle du jeu et adoptent une identité visuelle unique. Pour le reste de la carte, il s’agit de redite et de sable… beaucoup de sable, trop de sable ! La remarque vaut aussi pour la profusion outrancière de camps, notamment dans les régions comme Les Montagnes Vertes (remercions d’ailleurs les quêtes fedex qui nous obligent à faire un aller-retour dans un camp fraichement nettoyé pour sauver Jemesui Faicapturé). Parfois, il vaut mieux privilégier du semi open world avec des zones distinctes plutôt qu’une map monstrueuse aux « relents de radotage » ! Par conséquent, je serai exigeante avec Odyssey parce qu’on nous promet 7 écosystèmes différents. Avec ce deuxième opus du préquel, Ubisoft doit maitriser sa carte et maintenir un dépaysement constant. La mer omniprésente devrait être utilisée pour des batailles maritimes, mais quid de la profondeur de l’eau ? N’est-ce pas un peu réducteur de n’utiliser que la surface ? Il serait bien dommage de ne proposer que des temples et navires engloutis ! D’un point de vue architectural, Athènes et son Parthénon (avec l’immense statue d’Athéna) s’annoncent prodigieux ! Les grandes villes devraient être soignées comme dans Origins, reste à savoir si les monuments disséminés dans le jeu seront nombreux et explorables de fond en comble ! La liberté de sillonner un monde peut vite devenir illusoire si l’on confond quantité et qualité.

La mythologie : oui pour les Eurydice

Dans Assassin’s Creed Origins, la mythologie égyptienne est exploitée mais elle est toujours rationalisée. En effet, les quêtes principales ou annexes sur ce sujet transmettent toujours une explication claire et logique ne laissant aucune place au mystère. Un exemple parmi d’autres : la quête « Rites d’Anubis ». Elle plaçait Bayek comme objet de la colère du dieu Anubis. Pourtant en accomplissant la quête suivante « Quand tombe la nuit », les événements surnaturels deviennent de simples éléments de machination. Jonathan Dumont d’Ubisoft a confirmé que la mythologie serait bien présente dans Assassin’s Creed Odyssey. Il n’aurait pu en être autrement. En tant que passionnée de la mythologie Grecque, de ses dieux, ses grands mythes en passant par ses lieux emblématiques, j’attends que cette dimension prenne corps dans le jeu. Ubisoft peut faire le choix de donner une portée rationnelle aux mythes, mais j’aimerais que la résolution des quêtes soit bien plus libre d’interprétation. En somme, que ce soit au joueur de décider s’il est devant un phénomène divin ou non. Du surnaturel à la réalité, les barrières doivent être floues pour conserver une part de mystère et éveiller l’imaginaire.

Plus de vêtements à collectionner, plus de savoir à récupérer, plus de culture à découvrir, plus de diversité environnementale et plus de mythologie… voilà comment nous pourrions facilement résumer ma pensée et mes attentes concernant Assassin’s Creed Odyssey. Origins a pour lui une histoire principale magistrale, une ambiance antique saisissante et des personnages hauts en couleur. Les activités secondaires, les quêtes et les environnements manquent de corps et sombrent un peu dans le tout répétitif. Odyssey devra donc corriger la donne et proposer toujours plus de contenu. Le but ? Obtenir une expérience de jeu à part entière !