Krypton, la série de SuperPapy sur SyFy [Critique]

9 août 2018 0 Par Yue-lie

En mars 2018 SyFy sortait une nouvelle série, Krypton, sur les aventures du grand-père de Superman. Deux mois plus tard la chaîne du câble américain renouvelait la série pour une seconde saison. Il serait de bon ton de se pencher sur les raisons de ce succès.

 

Un regard plus approfondi sur la société kryptonienne

 

Alors que les séries de la CW concernant les comics ne font que grandir, cumulant renouvellements de saison et spin-offs, la chaîne SyFy a décidé de se focaliser sur un genre légèrement différent : un personnage issu de comics peu connu.
Ainsi Krypton nous relate les péripéties de Seg-El, le grand-père de Kal-El. Le tout se passe bien sûr sur la planète Krypton, planète assez méconnue des téléspectateurs à part quelques flash-back dans Man of Steel ou encore Smallville. Et c’est là le concept novateur de cette série. Heureusement, cela ne se limite pas à cette innovation.

 

Une ambiance assez sombre

Une ambiance peu coutumière pour une Teen Série

David S. Goyer, le développeur de la série, avait déjà travaillé sur d’autres projets concernant les super-héros, notamment la trilogie Dark Knight depuis 2008, Men of Steel en 2013 ou encore, dans un autre registre, Dark City en 1998. Ainsi une ambiance assez sombre prédomine. Face à une planète Krypton en déclin, une atmosphère froide n’est pas sans rappeler des éléments de Man of Steel.

Le téléspectateur découvre, ou redécouvre pour les fans de comics, une nouvelle société, une nouvelle culture et de nouveaux enjeux. Enfin, un regard bien plus profond est porté sur cette société idéalisée dans les films Superman. Un système de castes se dévoile, des inégalités apparaissent, donnant une grande importance aux combats contre l’injustice des nouveaux personnages. Cette différence certaine apporte une nette originalité et une fraîcheur agréable.

 

Tiens…Une cape bien familière

Une intrigue qui semble être différente mais ne l’est pas tant que ça

Après Smallville,  après Man of Steel, après la saga Superman commencée à la fin des années 70,  il fallait un regard neuf, quelque chose de nouveau sur une histoire qui donnait l’impression d’avoir été contée 100 fois. Ce fut le parti pris de la production avec cette série. Cependant, alors que les enjeux étaient différents et donc plus intéressants, le scénario incorpora un élément bien particulier qui n’avait, pour certains, rien à faire là.

En choisissant d’inclure des personnages qui voyagent dans le temps, la destinée de Superman devint une sous-intrigue de Krypton. Alors qu’enfin une nouvelle vision était portée sur les péripéties de la famille El, les scénaristes décidèrent de se pencher encore une fois sur les aventures de Superman. De telle sorte que les ennemis, les supers vilains, ne sont pas du tout inconnus du grand public. Encore les mêmes méchants, encore les mêmes enjeux : détruire Superman alors qu’il n’est même pas là !

 

Ann Ogbomo et Georgina Campbell

Un casting mitigé

Cameron Cuffe, jeune acteur peu connu à part peut-être son rôle dans la série The Halcyon en 2017, donne la réplique à des acteurs bien plus expérimentés tels que Georgina Campbell, de Broadchurch en 2017, et Shaun Sipos, de Complete Savages en 2004. L’inexpérience du jeune homme tenant le rôle principal se perçoit notamment dans les scènes émotionnelle face à l’aisance de ses compères. Toutefois, le talent de certains acteurs comme Ann Ogbomo, vue dans d’autres productions de super-héros tels Wonder Woman ou Justice League en 2017, compense l’inégalité du jeu. Ainsi, Wallis Day, de The Royals depuis 2016, campe un personnage aux multiples facettes, femme intrigante et changeante.

Il est intéressant de suivre l’évolution de ces personnages multidimensionnels qui sont bien plus complexes qu’on pourrait le croire au premier abord. De plus, Cameron Cuffe prend, au fil des épisodes, de plus en plus d’assurance à incarner son personnage, laissant espérer une saison 2 bien plus maîtrisée.

 

Une série avec un certain cachet

Une série à regarder malgré tout

Il faut reconnaître que la série a une certaine élégance en ce qui concerne les effets spéciaux. Tous ne sont pas réussis mais, dans les dernières minutes de l’épisode final, le cliffhanger est d’autant appréciable qu’il est bien fait. Mais s’il faut être réaliste, il faut admettre aussi que la série a encore des progrès à faire. Alors qu’elle commence par des enjeux politiques, un historique de la famille El, une virée dans les bas-fonds de la ville de Kandor, Krypton, de façon assez brouillonne, veut se démarquer. Elle tente quelques originalités même si par convention et par confort elle ne va peut-être pas assez loin.

Cela aurait été novateur si Superman avait été seulement mentionné, si les enjeux s’étaient focalisés sur Krypton, si les super-vilains de l’histoire n’étaient pas complètement inconnus du grand public. Cependant il faut aussi admettre que Krypton a plus de complexités et de profondeurs que d’autres séries relatant les péripéties de la famille El. Alors que c’est également une Teen Série, elle ne véhicule pas les clichés de SuperGirl ou les angoisses amoureuses adolescentes de Smallville. Et c’est tant mieux !

 

D’ailleurs ce petit trailer en donne un aperçu :

 

Il ne faut donc pas négliger l’audace qui a été permise, les nouvelles idées qui ont écloses. Enfin, en 10 épisodes de 45 minutes à peine, c’est une série qu’il est possible de découvrir sans être lassé. Aussi, les fans de comics peuvent lui laisser une chance sans regret en espérant une saison deux qui saura se racheter des défauts de la première.

Note
  • 8/10
    Réalisation - 8/10
  • 7.5/10
    Casting - 7.5/10
  • 6/10
    Intrigue - 6/10
  • 6/10
    Originalité - 6/10
  • 8/10
    Format - 8/10
7.1/10

Résumé

Une série sympa si on est prêt à faire quelques concessions !