Young Justice, les acolytes prennent leur envol [Critique]

18 juillet 2018 0 Par Joey

Young Justice, de Brandon Vietti (Batman: Under The Red Hood, Superman: Doomsday) et Greg Weisman (Gargoyles, Star Wars Rebels) est une série animée démarrée en 2011, mettant en scène une jeune génération de super-héros. Motivés par leur besoin de prouver à la ligue des justiciers que leur jeune âge ne rime pas avec inexpérience. Les membres de cette seconde équipe sauront tout mettre en œuvre pour prouver leur valeur et mériter un jour leur place aux côtés de leurs mentors.

La digne héritière de Justice League ?

Depuis la fin du DCAU (pour « DC Animated Universe », ce fameux univers étendu démarré en 1992 avec Batman La Série Animée, et conclue 14 plus tard avec Justice League Unlimited, en 2006), DC Comics et Warner Bros. Animation nous auront pondu tout un tas de séries animées, basées sur les super héros issus de leur univers. Enfin, on ne va pas se mentir, surtout du Batman. On aura quand même eu, dans cette collection, tout un panel de choix à qualité variable. Cependant, force est de constater qu’aucune de ces héritières n’a véritablement réussi à me happer dans son univers. Comme avaient pu si bien le faire les séries de Paul Dini et Bruce Timm.

Je n’éprouve aucune animosité particulière envers toutes ces œuvres qui ont suivi. Sur lesquelles je me suis plus ou moins attardées. Mais si ce n’était pas le ton beaucoup trop léger qui manquait de m’intéresser, c’était la direction artistique. Ou alors la narration. Ou le manque de réelle continuité. Ou le côté punchy et cool, au détriment de la substance et du bon développement des personnages. Mais Young Justice… C’est différent. J’y ai enfin trouvé l’alchimie que j’espérais.

 Esthétiquement, c’est peut-être moins charmant que le Batman des années 90. On est ici plus dans ce qui se fait dans la plupart des films direct-to-video animés de DC. Quelque chose de plus moderne, peut-être un peu plus « classique » en comparaison. Mais à côté de ça, l’animation est bien bossée pour nous proposer pas mal de scènes d’action fort sympathiques, de même qu’un dynamisme constant et bienvenu. Outre ces scènes qui tapent également dans le « cool », on a aussi cependant une véritable évolution des personnages, avec une dynamique de groupe entre les différents protagonistes, en changement perpétuel.

  

Suivez la flèche rouge

Parmi cette joyeuse bande de jeunes héros (principalement des sidekicks), aspirant à faire un jour partie de la légendaire Justice League, des affinités se créent. Des trahisons ont lieu. Des doutes planent. Des amitiés se solidifient… Bref, Young Justice n’est pas une série au format procédural que l’on peut se permettre de suivre dans le désordre, où le sale coup du méchant de la semaine est totalement interchangeable avec sa précédente ou suivante apparition.

Non, on se retrouve ici avec une vraie ligne directrice. Le plan des bad guys s’étale sur toute une saison et non pas seulement un épisode ou deux. Et leurs desseins sont dévoilés au compte-gouttes. Des évènements qui semblent totalement détachés pourront finir par dévoiler certains liens entre eux. Et si nos héros sont souvent bien préparés, leurs adversaires le sont également et nous le prouvent régulièrement.

Dans un premier temps, la Justice League n’hésitera pas à chapeauter ses jeunes apprentis. Leur imposant certaines missions pour les tester. Et ainsi être conscients de leur plein potentiel avant de leur confier des missions plus périlleuses. Mais tous comme Batman et consorts, la sérieYoung Justice placera de plus en plus de confiance en ses membres les moins établis. Leur donnant, progressivement, de plus en plus de temps sous les projecteurs. Et ce un peu au détriment de la Justice League. Qui, elle, se fera à terme plus discrète, afin de laisser ses oisillons voler de leurs propres ailes.

Un modeste casting de luxe

Ainsi, à l’instar de sa grande sœur Justice League, Young Justice verra également son casting gonfler dans sa seconde moitié. Après un début de série très centré sur les « membres fondateurs » de cette jeune ligue. L’occasion de mettre encore plus en avant des personnages que l’on n’a pas nécessairement l’habitude de voir très souvent. En tout cas si l’on suit l’univers DC de manière occasionnelle. Tout le monde connaît Batman, le Joker ou Lex Luthor. Cependant bien moins nombreuses seront les personnes aussi familières avec une Artemis, un Aqualad ou un Blue Beetle.

Et pour leur donner vie, une belle brochette de comédiens de doublage. Exit les grands Mark Hamill et Kevin Conroy pour la VO. Pour autant, les nouveaux venus peuvent également être fiers de leur prestation. À une ou deux performances près, c’est du quasi sans faute, avec des acteurs qui habitent parfaitement leur personnage. Du côté de la VF, on s’en sort également pas trop mal. Un Donald Reignoux par-ci (qui force peut-être un poil trop la voix grave mais on l’aime quand même), un Adrien Antoine ou un Philippe Peythieu par là. Voilà un aperçu des voix familières qui caresseront vos oreilles tout au long de Young Justice. Quoi qu’il en soit, on se retrouve dans les deux cas avec du doublage de qualité.

A l’heure où j’écris ces lignes, Young Justice ne comprend que 2 saisons (toutes deux disponibles sur Netflix) d’une vingtaine d’épisodes chacune. Cela dit, une troisième saison aura péniblement mais finalement été confirmée en 2016. On pourra donc replonger dans cet univers via le service de vidéo à la demande maison de DC. Intitulé DC Universe, il se prépare pour bientôt, même si l’on n’a pas encore de date précise. En espérant un niveau de qualité semblable à ce qui nous a déjà été pondu. En attendant, si vous recherchez une bonne série de super-héros, Young Justice mérite définitivement le coup d’oeil. Il y a plus ou moins tout ce qu’il faut là où il faut. Entre l’action, l’intrigue et, surtout, les personnages, on sent un ensemble conçu avec amour et passion des comics.

Note
  • 9/10
    Casting - 9/10
  • 7/10
    Intrigue - 7/10
  • 7/10
    Originalité - 7/10
  • 8/10
    Format - 8/10
7.8/10

Résumé

La Justice League pourra prendre sa retraite l’esprit tranquille !